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Le cinéma italien met une pincée de Dolce Vita dans l’automne toulousain
Du 29 novembre au 8 décembre, l’ABC et de nombreuses salles de l’agglomération toulousaine se parent des couleurs de la botte. Pour la vingtième fois, les Rencontres du cinéma italien à Toulouse proposent un vaste programme de projections et d’expositions, en passant par des débats, des rétrospectives et des avant-premières en compagnie de réalisateurs ou d’acteurs.
Cette année, deux coups de projecteurs seront mis sur un duo de légendes ausoniennes. D’abord, par des projections d’une paire de grands films avec Alain Delon (disparu à l’été 2024) à l’ABC : Rocco et ses frères (le 1ᵉʳ décembre) ainsi que Le guépard (le 8 décembre). Puis par une petite rétrospective de Marcello Mastroianni, avec une exposition photo à l’ABC et la diffusion de trois de ses œuvres : Hier, aujourd’hui et demain (le 29 novembre), Ils vont tous bien (le 2 décembre) et La femme du dimanche (le 7 décembre).
21 en tout sont à découvrir au cinéma ABC ou à Aucamville, Auterive, Castanet-Tolosan, Castelmaurou, Grenade, L’Union, Prayssac, Ramonville Saint-Agne, Saint Génies… Parmi eux, six productions seront en compétitions pour trois prix (Public, Jury et jury Étudiant), tandis que deux récompenses individuelles seront remises au meilleur jeune acteur et à la meilleure jeune actrice.
Entretien avec Christine Grèzes, présidente de l’association organisatrice Cinéma Paradiso.
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Que nous réservez-vous pour cette nouvelle édition, celle des 20 ans du rassemblement ?
Nous les fêterons en restant nous-même ! Le festival propose à la fois des réalisateurs affirmés qui sortent de nouveaux longs-métrages, ainsi que des premiers ou deuxièmes films de réalisateurs novices moins connus que leurs aînés. Comme à chaque fois, ces derniers sont en compétitions pour donner de la visibilité et mettre en avant de nouveaux cinéastes.
Par exemple, il y a Zamora (le 3 décembre), un film dont le réalisateur (Neri Marcorè) est initialement un comédien très connu. Il passe derrière la caméra pour la première fois. De son travail, résulte une comédie très joyeuse ! D’ailleurs, il sera là lors de la projection pour présenter sa création à Toulouse.
Y a-t-il d’autres perles de dolce vita méditerranéenne à recommander aux déprimés de l’automne occitan ?
Pour ce qui est des comédies, je songe à trois jolis films. D’abord, Romeo è Giuletta (les 1ᵉʳ et 6 décembre), une comédie vraiment sympathique racontant l’histoire d’une comédienne, éconduite lors d’une audition pour jouer Juliette et qui décide… d’auditionner pour jouer Roméo ! Je pense aussi à Gloria (les 30 novembre et 4 décembre) de Margherita Vicario, un film musical qui a lieu à Venise, au 18ᵉ siècle. Il se passe dans un conservatoire pour jeune fille où tout est chamboulé : elles doivent préparer un grand concert pour la venir du Nouveau Pape. Dans un autre registre, il y a E noi come stronzi rimanemmo a guardare (les 7 et 8 décembre) de Pierfrancesco Diliberto PIF (En français : Et nous comme des idiots, on reste là à regarder, ndlr), une comédie grinçante très amusante et critiquant les réseaux sociaux et les algorithmes. Elle raconte l’histoire d’Arturo, licencié en raison d’un algorithme qu’il a, lui-même, crée et qui est abandonné par sa petite amie à cause d’une application les jugeant incompatibles…
Est-ce qu’il y a une couleur ou une thématique qui ressort cette année ?
Les thèmes sont tellement variés qu’aucune thématique ne se détache ! Au global, le cinéma italien est en train d’évoluer, il donne de plus en plus de place aux femmes par exemple, de part des synopsis qui les mettent en avant ou par un plus grand nombre de réalisatrices. Cela dit, il y a toujours de grandes lignes, comme les histoires de mafieux ou de films politiques et sociaux. Le cinéma italien a toujours été fait de tout ça, mais il ne ferme pas sa porte à des créations plus originales et ouvertes.
Comment avez-vous choisi les films ?
Nous sommes quatre personnes et nous effectuons une veille toute l’année. Nous regardons les avant-premières et scrutons les prochaines sorties. Bien sûr, il faut que les films soient sous-titrés et que leurs thématiques nous intéressent.
Avez-vous eu un coup de cœur particulier ?
Niveau coup de cœur, c’est très personnel, mais je retiens notamment La vita accanto (le 30 novembre), de Marco Tullio Giordana. C’est l’un des plus grands réalisateurs transalpins. On se souvient bien sûr de Nos meilleures années ou de Pasolini, mort d’un poète… C’est un grand parmi les grands, et il nous fait l’honneur de venir dès qu’il peut. Il est très attaché à notre festival.
J’aime cette histoire parce que je la trouve extrêmement subtile et émouvante. Elle est intense et humaine. Dans les années 80, à Vincenza, nait une petite fille avec une tache rouge qui la défigure et qui plonge la famille dans le désarroi. On découvre son parcours jusqu’à sa rédemption…
Que pensez-vous de la nouvelle génération de cinéastes italiens ?
Je trouve que le cinéma actuel, depuis les années 2000, est extrêmement riche avec une grande variété de talents, d’idées de mise en scène et de scénarii très différents. Le problème, c’est que, en France, ils n’ont pas la notoriété de leurs ainés ! Comme si les anciennes références leur faisaient de l’ombre… En soi, il y a une très importante production italienne, avec pas loin de 150 films produits chaque année, mais très peu franchissent les Alpes. Pourtant, c’est du très beau cinéma.
Aux exceptions tels Paolo Sorrentino (Parthenope en avant-première les 29 novembre et 8 décembre) ou Paolo Virzi (Un altro ferragosto les 3 et 5 décembre), les autres réalisateurs souffrent d’un déficit de notoriété dommageable. Ils ne sont pas assez distribués en France ou, quand bien même, ils bénéficient d’une distribution, ils ne font pas l’objet de promotion suffisante. Heureusement, il existe une dizaine de festivals dédiés au cinéma italien qui s’attache à les faire connaitre dans l’hexagone !
Et les Rencontres du Cinéma Italien participent à cette émulation à Toulouse…
J’espère que le festival va continuer, ce n’est pas toujours évident après vingt ans ! Alors, nous adressons un grand merci aux spectateurs. Nous avons vraiment un public génial, composé d’habitués ou de nouveaux venus, l’ambiance est toujours très bonne. Cela transforme ce rendez-vous cinématographique en joyeuses retrouvailles ! Notamment grâce au cinéma ABC qui participe complètement à cette réussite. Nous sommes accueillis à bras ouverts, ce qui permet une conjonction de belles ondes et nous motive à revenir chaque année.
Propos recueillis par Adrien Pateau
Rencontres du cinéma Italien à Toulouse
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Présentation
Créée en 2005, l’association Cinéma Paradiso organise chaque année en décembre « Les rencontres du cinéma italien à Toulouse » qui ont pour objectif de faire découvrir à Toulouse et en Région le meilleur du cinéma italien contemporain, en présence d’acteurs et de réalisateurs majeurs de ce cinéma et en multipliant les hommages et projections spéciales.
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Au fil du temps – 16 ans cette année – notre festival est devenu un rendez-vous attendu et incontournable du cinéma italien d’aujourd’hui. Il est le seul festival de cinéma italien sur toute la Région du Grand Sud-Ouest. Il a lieu à l’ABC de Toulouse, notre salle d’attache depuis la création du festival et dans une dizaine de salles du Département et de la Région. 22 films environ inédits sont projetés : en compétition, en panorama, avant-premières etc… Comme chaque année, à l’issue d’une compétition, trois prix seront décernés : le Prix du Public,
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