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Justice et colère s’affrontent dans « À huis clos » de Kery James

by Léa Vergès

Le Théâtre Sorano accueille « À huis clos », une pièce percutante de Kery James, figure emblématique du rap français et dramaturge engagé. Après le succès de « À Vif », il revient sur scène avec son personnage fétiche, Soulaymaan, un jeune avocat confronté aux injustices de la société. La mise en scène est signée Marc Lainé. 

La pièce débute par le meurtre du frère de Soulaymaan, abattu par un policier. Lors du procès, l’agent est acquitté, plongeant Soulaymaan dans une profonde révolte. Déterminé à obtenir justice, il  prend en otage le juge responsable de la relaxe. S’ensuit un huis clos où les deux hommes confrontent leurs visions du monde, abordant des thèmes tels que les violences policières, la démocratie, la résilience et le pardon. 

Un tête à tête sous tension

La pièce « À huis clos » plonge dans des dilemmes moraux et sociétaux profonds, utilisant le face-à-face tendu entre Soulaymaan et le juge comme un microcosme des fractures sociales de notre époque. Par ce dialogue âpre et sans concession, Kery James soulève des questions essentielles. Jusqu’où peut-on aller pour obtenir justice ? Quels compromis exige le système judiciaire et, surtout, quelles en sont les limites ? À travers ce tête-à-tête, la pièce éclaire la complexité des trajectoires de vie marquées par la violence et l’injustice. 

Pousser la réflexion plus loin

Au-delà de la confrontation individuelle, « À huis clos » propose une réflexion puissante sur la réconciliation et la responsabilité collective. Kery James invite le public à considérer les deux perspectives : celle de Soulaymaan, l’homme en quête de justice personnelle et collective, et celle du juge, qui incarne les contraintes et contradictions du système judiciaire. Ce huis clos devient alors un espace cathartique, où la confrontation pourrait bien ouvrir la voie au dialogue et à la compréhension mutuelle, jetant un pont fragile mais crucial vers une possible réconciliation. La pièce nous rappelle que, même dans les pires conflits, l’écoute et l’humanité demeurent des clés pour avancer ensemble. 

Théâtre Sorano
du mardi 17 au samedi 21 décembre 2024
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