À Bangkok, un frère et une sœur se retrouvent dans la maison abandonnée de leur père. Au rythme des bières qu’on sirote et des plats qui mijotent, le rituel du souvenir laisse place à une conversation banale et hésitante. Wichaya Artamat montre la vie telle qu’elle est, sans tenter de dissimuler son caractère étrange.
Il y a du Bergman dans ces infimes variations humaines, cette manière d’ausculter l’intime à la loupe. Catherine Makereel, Le Soir
Trois jours de mai à Bangkok étalés sur plusieurs années. Trois rendez-vous entre un frère et une soeur qu’à première vue rien ne rapproche à part les liens de sang et le décès de leur père, qu’ils viennent honorer lors d’une cérémonie traditionnelle chinoise.
Ensemble, ils cuisinent, mangent, discutent et laissent place au silence. Spectateurs de leur propre éloignement, ils se redécouvrent peu à peu grâce à ce rendez-vous presque forcé. Les langues se délient et les conversations s’étoffent sans pour autant porter de vérité. Elles semblent ne répondre à aucune logique ; le passé, le présent et l’avenir s’y mêlent subtilement, nous laissant entrevoir le contexte politique de la capitale thaïlandaise.
Une table, deux chaises, un cuiseur à riz et une photo ? Cela suffit à nous plonger dans l’intimité de cette famille. Dans un huis-clos à l’esthétique sobre, Wichaya Artamat, jeune metteur en scène thaïlandais, découpe une tranche de vie.
D’une poésie brute et pure, This Song Father Used to Sing (Three Days in May) / Cette chanson que père avait l’habitude de chanter (Trois jours en mai), honore les vivants aussi bien que les morts et pose la question de l’après, car finalement, que l’on soit un bout de papier ou un être vivant, à la fin, tout devient poussière.
Théâtre Garonne
du jeudi 20 au samedi 22 octobre 2022
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