Quand Gwenaël Morin, salutaire trublion de la scène française contemporaine, s’approprie Le Songe d’une nuit d’été, illustre comédie shakespearienne, avec sa renversante intrépidité coutumière, cela donne Le Songe, une farce totalement débridée – à la fois drôlatique, poétique, érotique et cosmique. Une ode au théâtre comme lieu irréductible de tous les possibles.
Façonnant un théâtre très organique, d’une véracité brute, depuis la fin des années 1990, Gwenaël Morin explore avant tout le champ de la tragédie (classique autant que moderne). Citons, pour prendre un exemple récent, Uneo uplusi eurstragé dies, un cycle hors normes autour de Sophocle, présenté à Toulouse en 2021. Pour sa nouvelle création, désireux de changer d’air(e), il a choisi d’adapter Le Songe d’une nuit d’été, fantaisie majeure de William Shakespeare, fortement teintée de féerie, qu’il se représente comme « une comédie libre et cruelle, à laquelle le rêve donne toutes les licences ».
Il entraîne ici avec lui quatre (fidèles) interprètes – Virginie Colemyn, Julian Eggerickx, Barbara Jung, Grégoire Monsaingeon – qui incarnent non seulement les quatre protagonistes principaux (beaucoup plus jeunes dans la pièce) mais également divers autres personnages. Sollicitée pour la première fois par le metteur en scène, la chorégraphe et danseuse Cécilia Bengolea apporte, quant à elle, une touche d’extravagance corporelle à cette opération collective, joyeusement transgressive, tendue tout du long vers l’horizon libérateur de l’illimité.
théâtre Garonne
du mercredi 10 au jeudi 18 janvier 2024
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