Le monde subit une transformation dramatique et, au moins en ce qui me concerne, la danse est l’un des moyens de me rappeler qu’il faut y aller tranquille. Avancer à son rythme. Refuser d’accepter le courant dominant si l’on ne s’y sent pas à l’aise. Créer ses propres espaces, découvrir ce qui est essentiel et qui mérite de perdurer. Voilà ce qui est beau.
Meg Stuart
Dans cette nouvelle création, Meg Stuart et sept danseurs et danseuses remettent les compteurs à zéro pour inventer ensemble des univers alternatifs. En équilibre à la lisière d’un monde en voie d’extinction, ils et elles balancent leur corps dans des territoires temporels inexplorés, avec leur désir comme unique boussole, à la recherche de passages secrets, vers de nouveaux terrains de jeu, vers de nouveaux cieux, vers le salut. Le point de rupture y devient le moteur d’une force qui propulse les corps ; courses et chutes se succèdent, tandis que le point d’équilibre cède à la passion du changement. Pièce chorégraphique autant qu’acte de foi, Cascade, scénographié par Philippe Quesne et mis en musique par Brendan Dougherty, est le récit d’une capitulation, face à cet amour qui, chez l’autre, nous reste à jamais inconnu. Un rituel d’exorcisme, qui nous permettrait d’oublier la peur et d’oblitérer notre soif de contrôle. Une chute libre, et salutaire, à travers le chaos d’un temps que plus rien ne tient ensemble. Une fois de plus – mais peut-être un peu plus ? – Meg Stuart nous entraîne dans le vertige des profondeurs, et nous invite à arpenter l’insondable.
Philippe Quesne, scénographe de CASCADE, a par ailleurs mis en scène Farm Fatale
du jeudi 20 au samedi 22 janvier 2022
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