Deux rencontres les 5 & 6 décembre avec le réalisateur André Bonzel, en partenariat avec Prép’art – école préparatoire aux concours d’écoles d’art, de design et de cinéma :
- Lundi 5 décembre à 20h ET J’AIME À LA FUREUR
- Mardi 6 décembre à 20h30 C’EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS
ET J’AIME À LA FUREUR
André BONZEL – documentaire France 2022 1h36mn – Musique originale de Benjamin Biolay.
Infinie richesse du montage d’archives, ou, pour être plus précis encore, du réemploi de films existants… Passer par les images d’autrui pour se raconter, c’est une bien belle idée. A la fois modeste et généreuse, engageant tout ce que le cinéma, et rien d’autre à sa place, peut fabriquer en matière de commun. Il existe trois exemples récents en sphère francophone. « Ne croyez surtout pas que je hurle » (2019) de Frank Beauvais, « Retour à Reims » (fragments) de Jean-Gabriel Périot et aujourd’hui « Et j’aime à la fureur » d’André Bonzel.
Un nom qui tintera, peut-être, aux oreilles des cinéphiles. Lequel, associé à ceux de Rémy Belvaux et Benoît Poelvoorde, donna en 1992 « C’est arrivé près de chez vous ». Une urticante satire belge de la télé-réalité consacrée à un serial killer. Bonzel est le Français et le cameraman de ce trio d’enfer… Si l’on sait le destin, toujours aussi drôlement navrant, de l’acteur Benoît Poelvoorde et celui, beaucoup plus tragique, de Rémy Belvaux, qui s’est suicidé en 2006 après avoir embrassé une carrière de réalisateur publicitaire, Bonzel avait quant à lui disparu dans la nature.
Délicatesse et émotion
On le retrouve à 60 ans avec ce film de montage, petit bijou de délicatesse et d’émotion. Si Frank Beauvais recourait au cinéma de fiction pour écrire son journal intime, Bonzel utilise quant à lui des films de famille dont – nous explique-t-il dans l’avant-propos de ce film qu’il va narrer en voix off – il fait collection depuis toujours. Sur des images de dizaines d’amateurs inconnus, offrant de la famille les tableaux gravés dans le celluloïd d’un bonheur bon enfant que rien ne saurait corrompre, se dessine ainsi une histoire personnelle plus sombre, plus éclatée, plus mystérieuse, dont on comprend assez rapidement qu’elle aura justifié ce dernier recours au bonheur filmé d’autrui pour s’écrire. (J. Mandelbaum, Le Monde)
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