Sortie de résidence ouverte au public, en présence de l’auteur.
Une mère attend, son téléphone posé à côté d’elle, que son fils l’appelle. Elle ne l’a pas vu depuis longtemps, sauf sur l’écran de son téléphone, on ne sait pas à quand remonte le dernier appel.
Que fait-elle de ce temps suspendu dans l’attente ? Elle parle à son fils absent, loin d’elle, de plus en plus loin, non à cause de la distance, des kilomètres, mais en raison du chemin qu’il a pris. Elle parle pour ne pas « devenir folle », c’est ce qu’elle se dit à elle-même. C’est ce qu’elle dit au père du fils, qui lui se tait ; qui lui se réfugie dans le silence . Elle voyage dans sa tête, dans le temps passé, dans le temps présent, dans le temps à venir. Ses pensées tournent sur elles-mêmes, en boucle, en aller et retour, ses pensées la dévorent.
Son fils est un passeur de migrants ; son fils qu’elle aime tant, qu’elle chérie, accomplit chaque jour des actes inimaginables, des actes inhumains.
Comment remplacer l’image de l’enfant innocent « qui n’a pas encore eu à affronter cette violence, cette misère » par celle de l’homme que l’enfant est devenu. Cet homme qui « a gardé le même visage quand tout en lui est devenu infamie » ?
Le texte va bien au-delà de la simple relation d’une mère à son fils. Notre propre humanité est questionnée. Sommes-nous devenus des monstres ?
- Interprétation : Marie-Angèle Vaurs | Mise en scène : Michel Mathieu
- Texte de Raphaël Saint-Remy
- La Fabrick – 9 rue de la Saunerie – 12100 Millau
- Mercredi 2 novembre à 20h30