Nostalgie quand tu nous tiens
Pour son cinquantième opus, Claude Lelouch semble jeter un coup d’œil dans son rétroviseur et dérouler ici le fil d’une nostalgie bien compréhensible, conjuguant amour et amitié dans un cocktail d’émotions.
Ils se sont connus en taule. Même s’ils ne sont pas de la même génération, Gérard (Gérard Darmon), Ary (Ary Abittan) et Philippe (Philippe Lellouche) n’en sont pas moins devenus amis et ne se quittent plus, bien que rendus à la liberté. Mais voilà, Gérard, seul dans la vie, est condamné par un mal incurable. Ses deux amis décident de lui offrir une dernière histoire d’amour. Pour ce faire, ils ont recours aux services d’une professionnelle, Sandrine (Sandrine Bonnaire). Directrice d’une maison d’escort-girls, elle les reçoit très gentiment mais pour faire face à leur demande, un peu particulière, elle ne voit qu’une personne : elle-même. Voici donc Sandrine s’incrustant, de la manière la plus discrète possible, dans la vie de Gérard. Mais dans cette affaire viennent se mêler…le Diable et le Bon Dieu ! Je vous laisse découvrir cette brillante et sensible incursion dans le fantastique…
Plusieurs générations de comédiens français sont à l’affiche ici car outre les précités, il faut ajouter Kev Adams, Elsa Zylberstein, Béatrice Dalle et même Robert Hossein ! Romantico-romanesque jusqu’à la déraison, ce film jouant avec virtuosité sur l’étirement de certains plans pour leur donner plus de poids, même dans le silence, est une ode à l’amour (voir le titre) ici plus fort que la mort. On connaît depuis longtemps toute l’élégance d’une caméra entre les mains de Claude Lelouch. Ce film n’y faillit pas et magnifie somptueusement par des éclairages vertigineux tous ces acteurs dont il a su si bien et de tout temps mettre les talents en valeur.