La Cinémathèque consacre un cycle à la cinéaste Charlotte Silvera
Découvrir ou revoir les films de Charlotte Silvera. C’est ce que propose la Cinémathèque de Toulouse jusqu’au 21 décembre 2021. Parmi les projections, il y a son premier long-métrage Louise l’insoumise qui la révèle au grand public et qui lui permet de recevoir le prix Georges Sadoul et le grand Prix du festival de Cadix.
Ce film raconte l’histoire d’une jeune fille qui se rebelle contre les contraintes au coeur des années 60. Dans long-métrage, il est possible d’y retrouver Catherine Rouvel et Roland Bertin. Aussi, « c’est un premier film juste et fort littéralement porté par le charme de son actrice principale, la jeune Myriam Stern », relate la cinémathèque. Ainsi, il est possible de voir ce long-métrage le 15 et 18 décembre. « Dans le cinéma de Charlotte Silvera, il ya une volonté de se confronter aux limites. De les franchir. De s’en affranchir. Au risque de s’y enfermer, qu’elles se referment sur soi. Quelque chose d’une fureur de vivre comme on parlerait de rebelle sans cause. Son cinéma est tout entier traversé par l’urgence. Celle de sa mise en scène, débordante, dévorante, impatiente. Celle de ses personnages, tout aussi impatients, ivres de vivre, emportés par leur vitesse, brûlant les étapes et se brûlant aux virages. Des personnages exclusivement féminins et principalement très jeunes », relate Franck Lubet, responsable de la programmation à la cinémathèque. Il ajoute « Portraits écorchés pour un cinéma qui décalamine, pour le meilleur et pour le pire. Il y a une violence sourde. Une violence toujours prête à exploser, et qui nous écorche le regard pas toujours à l’endroit et au moment où l’on s’y attend (pas comment ni où l’on voudrait s’y attendre), sèche comme le cinéma d’Ida Lupino peut nous prendre à revers. Mais il y a aussi de la tendresse sous la dureté ».
Pour lui, « il y a l’affection d’une cinéaste pour ses personnages, gamines, adolescentes ou mûres, belles et rebelles, belles parce que rebelles. Parce qu’elles n’entrent pas dans les cases. Comme le cinéma de Charlotte Silvera n’entre pas dans les standards. Ni esthétiques. Ni éthiques. Il y a quelque chose de rugueux, qui gratte, une énergie brute, presque brutale, parce qu’aucune forme policée ne saurait la contenir. Parce qu’elle ne saurait se laisser contenir. À nous d’accepter de se la prendre de plein fouet ».
A noter qu’une rencontre était prévue avec Charlotte Silvera le mercredi 15 décembre, mais celle-ci a été annulée.