Le rêve d’un père
En plein cœur des années 90 du siècle dernier, deux jeunes filles, Venus et Serena, font leur apparition sur les cours de tennis du monde entier. Derrière elles, Richard, un père réalisant leur incroyable destin.
A peu près invisible sur les radars des cinéphiles, le jeune (38 ans !) réalisateur américain Reinaldo Marcus Green se propose un challenge de taille : le biopic de Richard Williams, père, entre autres, des fameuses et sulfureuses Sœurs Williams, les incontestables étoiles du tennis mondial, entrées vivantes dans la légende de la petite balle jaune. Devant le danger de réaliser pareil film sans l’aval de la famille Williams, le scénariste Zach Baylin a rencontré les principaux protagonistes de l’histoire et, du coup, a formidablement documenté l’ascension fulgurante des deux sœurs. Mais ce qu’il nous raconte avant tout ici, c’est l’histoire d’un rêve, genre « rêve américain », celui de Richard qui, avant leur naissance, envisage déjà, grâce à sa méthode d’entraineur, de faire de ses deux filles des stars du tennis. Focalisant ici avant tout sur le travail effectué avec Venus, le réalisateur nous dépeint les exigences inimaginables, mais payantes, de Richard vis à vis de ses filles. Soucieux de leur santé mentale, Richard refuse longtemps de les soumettre au stress des championnats. Il étudie les parcours avec soin, rejetant parfois des offres plus qu’alléchantes financièrement mais certainement dangereuses pour les adolescentes. Le résultat nous le connaissons tous. Richard a fabriqué littéralement deux étoiles du tennis mondial dont l’envergure et le talent ne sont pas près d’être égalés.
Le scénario met en scène, non sans une étourdissante jubilation, tout ce petit monde du tennis : agents, directeurs de marketing, entraîneurs, parents de joueurs, joueurs bien sûr. Et en particulier Rick Macci (Jon Bernthal, stupéfiant de patience !) qui leur permit d’accéder à la plus célèbre école de ce sport aux Etats Unis. Le film s’arrête alors que les portes de la gloire s’ouvrent devant Venus. Il aurait mérité quelques dizaines de minutes de moins, dont celles relatant des entraînements, un brin fastidieux pour le public. Mais peu importe, car le cœur du récit ne se contente pas de cela, loin s’en faut. En effet, en plus de faire l’éloge justifiée des liens familiaux, au travers de différentes scènes, le scénario nous plonge dans une Amérique toute récente encore en proie à un racisme inadmissible. Et ce n’est pas l’un des moindres mérites de ce film que de le souligner. Au cas où…
Coproducteur du film et acteur pour le personnage de Richard, Will Smith revient ici sur le devant de la scène cinématographique avec une prestation étonnante de sensibilité. Un grand retour ?
Un film pour les amateurs de tennis ? Oui certainement, mais pas que.
Will Smith – Du Prince de Bel-Air à Bad Boys
C’est en 1989, il a alors 21 ans, que le jeune Will, qui souhaite devenir musicien professionnel, se lance finalement dans le cinéma et, pour l’heure, dans le rôle principal du Prince de Bel-Air pour la télévision. Mais c’est en 1995 qu’il explose au box-office avec le premier tome de Bad Boys. La suite : beaucoup de tops, quelques flops et des absences remarquées plus ou moins longues dans la profession. La Méthode Williams va-t-elle lui permettre de faire un « ace » et de repartir pour un nouveau set gagnant ?