Savoureusement révolutionnaire
Nous sommes à la veille de la Révolution française, chez le Duc de Chamfort. Celui-ci, amateur de bonne cuisine, emploie dans son château un maître-queue de renom : Pierre Manceron. Jusqu’au jour où un cureton humilie ce dernier en plein repas. Renvoyé, Manceron se retire avec son fils Benjamin dans un relai de poste abandonné. Il va le faire revivre. C’est là qu’un beau jour arrive Louise. Elle a entendu parler des talents de Manceron et veut devenir son apprentie. Après bien des hésitations, le cuisinier accepte. Alors que Benjamin se laisse envahir par des idées révolutionnaires et souhaite que son père ouvre un restaurant pour tous, une vengeance terrible s’ourdit entre deux entremets.
Tourné dans une grange abandonnée du XVIIIème siècle au fin fond du Cantal, le dernier opus d’Éric Besnard est, avant tout, un recueil d’images magnifiques aux lumières inspirées de Chardin. Les acteurs sont épatants dans des rôles faits pour eux, en particulier Grégory Gadebois, Manceron gigantesque au regard d’enfant et Isabelle Carré, énigmatique Louise. Romanesque en diable, ce film, inspiré d’une histoire vraie, les réunit dans un duo improbable célébrant l’une des valeurs les plus sûres de notre pays : sa gastronomie.