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Orchestre national du Capitole • Happy Hour avec le violoncelle

by Bruno del Puerto

C’est pour le samedi 5 octobre à 18h à la Halle. Le violoncelle est en majesté pour cet Happy Hour que suivront dans la saison le trombone et le basson. Est à la tâche, notre pupitre solo de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse Pierre Gil. En une soixante de minutes, démonstration sera faite des qualités de cet instrument qui suscite tant de passion …et d’émotion. Le concert est dirigé par Catherine Larsen-Maguire, cheffe d’orchestre et bassoniste, pour la première fois à la Halle.

Amedeo Modigliani Le Violoncelliste
Amedeo Modigliani (1884–1920) – Le violoncelliste

Le programme sera le suivant :

Gioachino Rossini
Guillaume Tell, Ouverture

Piotr Ilitch Tchaïkovski
Variations sur un thème Rococo

C’est le plat de résistance du concert.

Gabriel Fauré
Élégie

Joseph Haydn
Symphonie n° 13

Pierre Gil © Pierre Beteille
Pierre Gil © Pierre Beteille

L’Élégie op. 24, molto adagio de Gabriel Fauré est même dénommée Élégie pour violoncelle. Son compositeur lui attachait beaucoup plus d’importance songeant au départ à l’inclure dans une sonate. C’est, comme une grande plainte, noble et exempte de toute sentimentalité, qui fait si bien chanter l’instrument. La version avec orchestre fut réalisée par Fauré en 1895 et fut donnée le 26 avril 1901 à Paris par l’“illustrissime“ Pablo Casals en soliste.

Ouverture de Guillaume Tell de Rossini

C’est le dernier opéra du “grand panda fainéant“ écrit en 1828. Et c’est sûrement la plus renommée de ses Ouvertures, impressionnante, de douze minutes environ. Elle finit au galop mais démarre par de magnifiques mesures au violoncelle, pleines de tendresse, d’où sa présence dans ce programme.

La Symphonie n°13 en ré de Joseph Haydn, aux effectifs habituels d’une symphonie de Haydn, un peu renforcés, composée en 1763, est ici présente parce que c’est la seule, parmi les dizaines qu’il a pu composer, qui comporte un adagio cantabile pour cordes seules, avec un violoncelle solo sur toute sa durée.

Catherine Larsen-Maguire © DR
Catherine Larsen-Maguire © DR

Piotr Ilitch Tchaïkovski [1840-1893]

Variations sur un thème Rococo, opus 33, pour violoncelle et orchestre

Moderato assai quasi-Andante – Thema. Moderato semplice

Variation I. Tempo della Thema
Variation II. Tempo della Thema
Variation III. Andante sostenuto
Variation IV. Andante grazioso
Variation V. Allegro moderato
Variation VI. Andante
Variation VII. & Coda. Allegro vivo

Pour les fameuses Variations sur un thème rococo, l’orchestre utilisé par le compositeur est celui d’une petite formation de type : la petite harmonie XVIIIè soit, bois et cors par deux, les cordes et pas de percussions. Pour ne pas rivaliser avec le violoncelle, les cordes sont limitées au strict rôle d’accompagnement, souvent en pizzicatos. Il est à remarquer que tout ce qui est dialogue est confié aux vents.

Cette œuvre est contemporaine de la Symphonie n°4, de la Valse-Sherzo pour violon et orchestre, mais aussi d’écrits comme : « C’est à Mozart que je dois d’avoir consacré ma vie à la musique… » ou encore : « Mozart est le Christ des compositeurs… »

Orchestre national du Capitole © Pierre Beteille
Orchestre national du Capitole © Pierre Beteille

Concernant toujours ces Variations, si l’on s’appuie sur les propos de l’un de ses biographes, Edwin Evans, on peut affirmer qu’elles sont connues de tous les violoncellistes comme étant dans leur ensemble, l’une des œuvres les plus précieuses et raffinées, mais avec des qualités plus grandes encore : chaque variation a un charme et un piquant qui lui est propre et chacune d’entre elles est accompagnée d’une orchestration brillante, lumineuse, délicate, une orchestration que Tchaïkovski maîtrise à la perfection quand elle correspond tout à fait au propos décidé. C’est un divertimento mais, dès l’annonce du thème, nous savons que la forme romantique – très 19è – va l’emporter sur le caractère baroque – 18è.

C’est en accord avec cette forte envie du moment de réinterpréter le passé que le musicien va décider de l’effectif orchestral pour accompagner ce solo de violoncelle. Les forces ainsi mises en place ne menaceront jamais de couvrir l’instrument soliste, aussi bien la virtuosité de l’exécutant que les mélodies expressives de la partition. Il sélectionne des variations qui imposent son propre sens de l’ordre et de la limite. Il invente un thème original agencé de façon claire, équilibrée, d’un genre tout à fait mozartien. Enfin, ces Variations ne sont jamais des pastiches. Dès la très expressive introduction orchestrale jusqu’à la coda très virtuose, nous sommes bien dans la musique de Tchaïkovski. Même si, la version la plus populaire correspond à celle, fortement remaniée, du jeune violoncelliste allemand Fitzenhagen, le dédicataire et créateur à Moscou en 1877, dont le compositeur pourra dire : « …un vrai usurpateur, le diable en personne » tout en laissant faire, amer et dépité !

Michel Grialou

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