La chorégraphe américaine Meg Stuart, accompagnée de sa compagnie Damaged Goods, présente « Glitch Witch », une œuvre qui questionne la collaboration créative et la fluidité des rôles entre danse et musique. Ce spectacle est une première mondiale, coproduit par le théâtre Garonne, où il sera joué du 16 au 18 octobre 2024.
Meg Stuart, danseuse et chorégraphe reconnue pour son travail expérimental et ses collaborations interdisciplinaires, continue de repousser les frontières de la danse contemporaine. Cette nouvelle création s’inscrit dans un cycle de collaborations où elle met au cœur de son processus la question de la cocréation. Pour « Glitch Witch », elle s’associe avec la danseuse Omagbitse Omagbemi et la compositrice berlinoise Mieko Suzuki, toutes deux complices de longue date dans l’univers chorégraphique de Stuart.
Corps, son et gestes
« Glitch Witch » explore les interactions complexes entre le corps et le son, la physicalité brute et la précision des gestes. La danseuse Omagbemi, membre du Dance On Ensemble, enrichit cette pièce de sa profonde expérience scénique, s’engageant dans une performance qui interroge la part d’improvisation et d’interprétation laissée à chaque artiste. En parallèle, Mieko Suzuki, musicienne et dj à l’avant-garde de la scène techno, compose une bande sonore immersive en live, créant un dialogue subtil entre la danse et le son. Ensemble, elles tissent un espace où le mouvement devient musique et la musique, mouvement.
L’égalité dans le processus de création
L’une des questions clés posées par « Glitch Witch » est celle de l’égalité dans le processus de création. Comment chorégraphier ensemble sans hiérarchie artistique, tout en maintenant une liberté individuelle d’interprétation ? Meg Stuart pose ainsi un regard politique sur la danse, la collaboration et la cohabitation dans un espace commun. Ce spectacle pousse à la réflexion sur la manière dont nous partageons des expériences et des processus, tant sur scène que dans la vie.
La scénographie, conçue par Nadia Lauro, se veut minimaliste mais percutante, laissant toute la place à la performance des corps et à l’environnement sonore. La lumière, sous la direction de Nico de Rooij, et les costumes signés Claudia Hill complètent ce tableau sensoriel en soutenant l’esthétique brute de la pièce.
La danse, plus qu’une forme d’expression corporelle
En ancrant ce spectacle dans des réflexions contemporaines sur l’art de la performance, Meg Stuart rappelle que la danse n’est pas seulement une forme d’expression corporelle, mais également une façon de repenser nos interactions sociales et politiques. Le titre, « Glitch Witch », fait référence aux interférences, aux imperfections qui émergent dans un processus de création. C’est aussi une manière de célébrer l’étrangeté et l’imprévisible, qui, loin d’être des défauts, deviennent moteurs d’innovation et de création.
Le processus de création au coeur du spectacle
Le théâtre Garonne, qui a accueilli plusieurs créations de Meg Stuart, poursuit ainsi son engagement auprès de la chorégraphe et de sa compagnie, confirmant sa place de scène européenne incontournable pour la danse contemporaine. Avec « Glitch Witch », Meg Stuart continue de renouveler son vocabulaire chorégraphique tout en offrant une réflexion riche sur les processus de création. Ce spectacle est un incontournable pour les amateurs de danse contemporaine et d’expérimentations artistiques, où musique et corps ne font plus qu’un.
théâtre Garonne
du mercredi 16 au vendredi 18 octobre 2024
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