Saison 2024/2025 au Garonne : L’an 01 de l’ère Aurélien Bory
La saison démarre le 13 septembre, en fanfare… de cornemuses. Pour l’occasion, le quatuor Sonneurs d’Erwan Keravec s’aventurera dans un registre inédit pour ces instruments. En plus d’un petit aperçu du cycle Folk Songs à venir cette saison, vous serez convié à déambuler dans les galeries souterraines du théâtre en suivant une installation vidéo-danse à faire tourner la tête.
Tous les deux ans, il faut désormais compter sur la Biennale, ce festival international des arts vivants dont le Garonne est partenaire cette année avec 7 projets, pour ouvrir plus grand encore le champ des possibles. Yoshi Oida, comédien de Peter Brook, acteur de Scorsese comme de Greenaway, âgé de 91 ans, répondra à 4 questions, sans manquer parfois d’improvisation, dans un lieu différent chaque soir. Également dans le but de nous éclairer, et animée aussi par Maxime Kurvers, une conférence performée retracera l’histoire du théâtre qui fait corps avec notre nature et nos racines ancestrales. Pour le reste, il faudra s’accrocher à la corde lisse de Laura Murphy, dans Contra, sans craindre la nudité, ni son engagement féministe audacieux ; se laisser envoûter par cette autre nudité des corps de 30 appearances out of darkness d’Arno Schuitemaker ou par cette autre pièce chorégraphique endiablée du même artiste, The End – part 2 qui se focalise sur notre rapport aux communautés ; rentrer dans cette gigantesque caisse de résonance de l’atelier 2 du Garonne, rebaptisée Soundless, qu’Ellen Fullman fera vibrer de ses cordes longues de près de 20 mètres ; et remonter jusqu’aux racines de la danse et de la pop occidentale avec Exit Above.
Et si le « Garonne est un théâtre d’ouverture sur le monde », pour reprendre les mots d’Aurélien Bory, son nouveau directeur, alors arpentons-le en musique avec la petite série Folk Songs. Cette petite série de 5 concerts échelonnés sur 6 mois, s’inspire du compositeur italien Luciano Berio et de son cycle de mélodies populaires puisées aux quatre coins du monde. Des rizières de l’Émilie du nord de l’Italie, où le chant se mêle à la conscience politique, à l’Occitanie avec le trio à cordes et voix du Tal Coal Ensemble, jusqu’à la Géorgie et ses Chansons oubliées du vieux Tbilissi qui feront résonner ces instruments traditionnels comme le hautbois appelé “duduk”, en passant par l’Amérique des bas-côtés avec le quatuor de guitares électriques du Bill Orcutt Quartet, ce voyage s’achèvera sur la virtuosité de Luciano Berio, un ultime concert interprété par l’ensemble L’Instant Donné.
Et puisque le théâtre « essaie d’approcher la complexité des choses et du monde [Aurélien Bory] », pourquoi ne pas se pencher sur L’Amour de l’art avec la conférence philosophico-burlesque de Stéphanie Aflalo, dans le cadre de ce temps fort de la saison, le festival Supernova, initié par Sébastien Bournac, le directeur du théâtre Sorano. Deux autres pièces de ce même festival, seront accueillies au Garonne : The End & The Beginning, du duo de performeurs britanniques Bert et Nasi, qui rejoueront leur début en huit temps, relisant avec humour nos premières fois à nous, dans un esprit pythonesque. Mais avant ça, ils imagineront la fin de leur collaboration et la fin des temps. Le futur questionne les artistes, c’est le cas aussi avec Tomorrow’s Parties par la compagnie de théâtre expérimental Forced Entertainment, où la joute oratoire houleuse de cet autre duo s’aventure dans les méandres d’un monde à venir.
Mais le voyage vers un monde inconnu ne se cantonne pas au futur, il prend des chemins de traverse comme avec Madame L’Aventure, véritable cabinet de curiosités de nos épopées imaginaires, porté par un ensemble d’instruments traditionnels acoustiques et des archives sonores ; il prend les Fusées de Jeanne Candel, avec ce duo d’astronautes amateurs que tout oppose et dont la farce poétique illuminera encore longtemps le cosmos après leur passage (à partir de 6 ans) ; il revisite Don Quichotte avec Gwenaël Morin, accompagné de Jeanne Balibar et de comédiens en situation de handicap ; ou part en pédalo sur le fleuve tortueux de l’amour qui prend la forme d’un ring dans Ahouvi, avec en toile de fond l’identité juive.
Qui sommes-nous ? C’est dans l’argile, l’allégresse et la couleur que la troupe Baro d’evel tentera d’y répondre avec son Qui som ? et ses 14 interprètes, musiciens et circassiens. Forced Entertainement aussi se la posera avec une pièce énergique et éclatée intitulée Signal to Noise, sorte d’instantanés stroboscopiques de nos vies éparpillées. Les réponses peuvent ébranler nos existences comme dans La vegetariana, adaptée d’un roman d’Han Kang, où une femme décide de devenir végétarienne, une métamorphose qui déboulonne tous ses fondements ; ou dans le cathartique Orphans de l’auteur Dennis Kelly, produit par le tg STAN, dans lequel les non-dits de la sphère familiale mène au thriller et aux questionnements moraux.
Et l’une des réponses fondamentales à ces questions est la création, le faire ensemble. C’est tout l’enjeu de la dernière œuvre de la danseuse Meg Stuart ou encore du festival Ici&Là initié par La Place de la Danse, lequel dérivera du folklore argentin au théâtre Nô en passant par Madagascar. Autant de réflexions sur la place de la femme, la transmission, la mémoire culturelle et l’exil.
Mais finalement, est-ce que tout cela est bien vrai ? Y a-t-il vraiment des êtres devant vous, sur le plateau ? Où se dessinent les frontières du théâtre ? Toshiki Okada nous livrera sa version avec sa pièce New Illusion, accompagné d’une musique live, pour une première représentation en France, au Garonne, du 06 au 08 novembre.
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