Alors que le nouveau roman de Jean-Pierre Montal, La Face nord, paraîtra ce 29 août, on peut se repencher avec profit sur son premier, Les Années Foch, paru en 2015.
Le titre résonne comme du Modiano et l’on n’est pas surpris de rencontrer ici des personnages chargés de mystères et de secrets. En 1995, Pierre, âgé de vingt ans, arrive à Paris pour retrouver Anne qui n’est pas sa petite amie, mais presque sa sœur.
Le jeune homme, qui suit des études de journalisme en dilettante, fait la connaissance de Michel Damborre, de quarante ans son aîné, ayant fait fortune en créant un groupe de presse, et de l’une de ses amies, Hélène, élégante prostituée officiant sur l’avenue Foch. Là où Anne disait « travailler » dans la dernière lettre adressée à Pierre avant de disparaître…
L’esprit d’une époque
Au-delà du tableau de cette avenue dont les recoins dissimulent des populations parfois inattendues, Les Années Foch cerne l’esprit d’une époque : « l’argent et l’élégance avaient divorcé et pour de bon. Le monde semblait bien décidé à redevenir plus injuste sans pour autant s’avérer beaucoup plus beau. » Sans négliger la quête de son héros, le roman s’autorise brillamment des changements de perspective. Les ravages du temps ont fait leur œuvre et le regret du monde d’avant s’invite. Les traces du passé et d’anciennes façons de vivre semblent avoir disparu : « l’équarrissage est l’œuvre de professionnels. Il est complet, radical, parfait en son genre. L’homme offshore et immortel sera-t-il nostalgique ? N’est-ce qu’une infection déclenchée par la finitude des jours ou un mal plus profond qui lui pourrira l’éternité ? »
Les Années Foch – éditions Pierre-Guillaume de Roux