Revoici nos primates préférés sur grand écran avec la suite de la première trilogie qui s’est achevée en 2017. Bien des évolutions ont eu lieu sur notre Terre depuis La Planète des Singes – Suprématie.
Frappé par un virus qui leur a fait perdre la parole, les Humains ont régressé au niveau animal. Leur civilisation est aujourd’hui envahie par la nature et dominée par les singes. Ces derniers, sous la conduite de leur chef, Proximus, tentent de percer les secrets enfouis dans de véritables bunkers par les Humains, il y a de cela trois siècles. Ils ont compris que cela leur ferait faire un bond en avant civilisationnel extraordinaire.
Lors de véritables safaris, les primates capturent des hommes et des femmes afin d’en savoir davantage. Le début du film nous met dans les pas d’un jeune singe, Noa, appartenant au Clan des Aigles, et dont l’activité, à ce moment-là du film, est de voler des œufs de rapaces afin de les élever et d’en faire des aides précieux, en particulier pour la pèche. Séquence hallucinante de virtuosité et de suspense.
Les évènements qui suivent sont beaucoup plus dramatiques. Le Clan des Aigles est décimé par les hordes de Proximus et la famille de Noa emmenée en esclavage. Le jeune singe ne va alors avoir qu’une obsession : délivrer les siens. Dans son périple il va rencontrer un orang-outan, Raka, un brin facétieux, mais aussi une jeune humaine, Mae. Surprise, elle parle ! Le trio se dirige vers le royaume de Proximus.
Sur ce scénario de SF, Wes Ball nous livre un film tourné en performance capture, pour les singes, d’une éblouissante efficacité. Même si, reconnaissons-le, le scénario n’est pas d’une fluidité absolue, il s’attache néanmoins à souligner combien la grande Histoire peut être dévoyée par les puissants.
Il en est ainsi dans ce film des volontés du défunt César, le héros bienveillant de la précédente trilogie.
Mais ce n’est pas tout, Wes Ball creuse aussi le sillon de l’apprentissage par la lecture, l’éducation, le savoir. Le naïf Noa va suivre un chemin initiatique dangereux, accompagné d’une humaine dont les motivations s’avéreront plus que troubles… Le réalisateur pose aussi la question cruciale de la tolérance et de la cohabitation de deux espèces.
Tout cela tient de la parabole pour un temps, le nôtre, gravement interpellé sur ce sujet. L’Histoire ne servirait-elle à rien et serions-nous condamnés à toujours répéter les erreurs du passé ?
Le dernier plan de ce film laisse imaginer, sinon une réponse, du moins une suite.