du 29 juin au 13 juillet 2024
Au début de l’été 2022, le Festival de Toulouse avait été lancé en mode « plein air » avec des concerts donnés sur des scènes extérieures. Bien que contrariée par la canicule ayant sévi dans la Ville rose, cette édition inaugurale avait malgré tout trouvé son public alors que nous n’étions pas encore sortis de la délicate période post-covid. Une réelle attente du public existait pour un événement de ce genre et le succès fut pleinement au rendez-vous lors du festival 2023, marqué par un retour dans les salles toulousaines. Conforté dans son choix, Julien Martineau, le fondateur et directeur artistique de la manifestation, a maintenu la formule en 2024 et conservé une programmation ouverte, originale et pluridisciplinaire, où se croisent jeunes talents toulousains et grands noms de la scène nationale et internationale, du 29 juin au 13 juillet.
Du gospel en ouverture au Casino Théâtre Barrière
Les deux premiers concerts avaient fait salle comble l’an passé au Casino Théâtre Barrière, en réunissant sur scène le chanteur Philippe Katerine et l’Orchestre national du Capitole de Toulouse. Le même lieu a été retenu pour le lancement de l’édition 2024 confié à la chanteuse toulousaine Tatiana Gronti, dont personne n’a oublié le superbe concert qu’elle avait donné en 2022 avec le Natural Women Band en hommage à son idole Aretha Franklin. La révélation du 1er festival revient cette fois-ci avec ses choristes et le Gospel Symphony Orchestra pour un programme dédié aux plus beaux chants du gospel. Il est conseillé aux nombreux passionnés du genre de rapidement réserver leurs places à la soirée d’ouverture du 29 juin à 21 h !
Une carte blanche à Ibrahim Maalouf au Théâtre de la Cité les 4 et 5 juillet
Ibrahim Maalouf est la principale tête d’affiche de cette 3e édition, d’autant plus qu’il est accompagné par l’Orchestre national du Capitole et le chœur À bout de souffle lors des deux concerts qu’il donne les 4 et 5 juillet à 21 h au Théâtre de la Cité. Une nouvelle salle pour le festival et une carte blanche pour le célèbre trompettiste qui rend hommage à Antoine de Saint Exupéry en offrant au public toulousain la création mondiale d’une œuvre de sa composition, à l’occasion du 80e anniversaire de la mort de l’auteur du Petit Prince. Un moment très attendu dans la ville des pionniers de l’Aéropostale dont Saint-Ex fut l’une des figures les plus marquantes et les plus emblématiques.
Du jazz, du tango, de la chanson et la musique des Balkans
Outre la soirée d’ouverture dédiée au gospel, quatre autres rendez-vous illustrent l’éclectisme musical voulu et revendiqué par Julien Martineau depuis l’édition inaugurale du festival. Le 1er juillet, le contrebassiste de jazz Kyle Eastwood se produit à 21 h avec son quintet au Théâtre de la Cité pour un concert intitulé Eastwood by Eastwood. Un hommage du fils (aîné) à un père qui, il va sans dire, lui a transmis l’amour du cinéma (le petit Kyle apparaît dès l’âge de huit ans dans Josey Wales hors-la-loi) mais plus encore celui du jazz, l’autre passion paternelle. Au programme de cet événement en partenariat avec la Cinémathèque de Toulouse, des extraits de bandes originales de films de Clint Eastwood composées par John Williams, Lennie Niehaus, Lalo Schiffrin, Ennio Morricone et… Kyle et Clint Eastwood.
La chanson n’est pas oubliée dans la programmation et ce dans un lieu un peu inattendu, l’Opéra national du Capitole, temple du bel canto à Toulouse. Le 7 juillet à 18 h, Christophe Willem y reprend ses plus grands succès en y ajoutant les chansons préférées du duo qu’il forme ce soir-là avec le pianiste et arrangeur Yvan Cassar. Un concert sous-titré Nos Classiques s’appuyant sur un répertoire de tubes et standards subjectivement choisis parmi ceux qui ont inspiré les deux artistes, tous interprétés de manière inédite dans l’ambiance feutrée du Capitole ; et une sorte de pèlerinage pour le chanteur dont le parcours de futur lauréat de l’émission La Nouvelle Star avait commencé dans la Ville rose, lors d’un casting où sa sœur l’avait inscrit un peu malgré lui.
Dire que le tango est né à Toulouse serait fort exagéré, bien que son fondateur en soit très probablement natif. Il n’empêche, la ville de naissance de Carlos Gardel compte de nombreux aficionados de cette musique comme le montre chaque année la fréquentation du beau festival Tangopostale. On se réjouit donc à l’avance d’assister au concert Piazzolla, l’autre grande figure du tango, donné par le Louise Jallu Quartet le 8 juillet à 21 h à l’auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines. Louise Jallu et ses musiciens y présentent un programme issu du très réussi album Piazzolla 2021 qui avait valu à la jeune et talentueuse bandonéoniste plusieurs distinctions de la part des magazines spécialisés (Choc Classica, Choc Jazz Magazine, Top Mezzo…).
La musique des Balkans n’avait pas été mise à l’honneur jusqu’alors au festival, oubli réparé le 10 juillet à 21 h, également à l’auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines, grâce à la première venue à Toulouse de Srdjan Grujicic et de l’OrKestre. Le guitariste et chanteur franco-serbe et ses trois musiciens ont rapporté le programme Le souffle des Balkans d’un long périple à travers la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Serbie, la Bulgarie, la Macédoine, la Grèce et la Turquie, imprégné des œuvres et contes nés au sein de ce carrefour de civilisations où cohabitent le pire (les guerres ethnico-religieuses) et le meilleur (un melting-pot culturel et artistique d’une extraordinaire richesse). Un autre voyage musical à ne pas manquer.
Deux hommages sous forme de concert-lecture
Françoise Sagan publiait son premier livre en mars 1954 alors qu’elle n’était âgée que de 18 ans. Pour fêter le soixante-dixième anniversaire de la parution de Bonjour tristesse et commémorer le vingtième de la mort de la romancière née à Cajarc dans le Lot, le Festival de Toulouse s’est associé au Marathon des Mots en présentant au public un concert-lecture à l’auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines le 30 juin à 18 h. La jeune actrice Kim Higelin (nommée au césar de la Révélation féminine pour son rôle dans Le Consentement) y lit des extraits du roman, accompagnée par l’excellente pianiste italienne Vanessa Benelli Mosell (déjà programmée lors du 1er festival en 2022). Un émouvant hommage à celle que François Mauriac appelait « un charmant petit monstre » dans un article célèbre paru dans Le Figaro.
Toujours à l’auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines le 9 juillet à 21 h, Dans la tête d’Horowitz est une création musicale dont le texte a été écrit par la chanteuse et comédienne Magali Thomas. On y découvre le monde intérieur du grand pianiste russe naturalisé américain. Personnalité peu commune, artiste hypersensible et esprit tourmenté, Vladimir Horowitz aura fasciné plusieurs générations de musiciens. Le spectacle est imaginé au moment de son retour triomphal sur la scène de Carnegie Hall, douze ans après sa dernière apparition en concert, et nous fait pénétrer dans ses pensées à travers l’incarnation de son double, Volodia. Le journaliste Nelson Monfort, homme érudit et authentique mélomane même s’il est plus connu pour ses dons de polyglotte et ses fameuses interviews de sportifs après l’effort, officie en tant que récitant dans ce spectacle. À ses côtés, on retrouve Magali Thomas à la mise en scène et au chant ainsi que la flûtiste Caroline Debonne et le pianiste Sergio Monterisi.
Les jeunes talents toulousains à l’honneur
Depuis ses débuts, le festival fait confiance aux jeunes musiciens issus de la formation musicale toulousaine, en particulier à ceux qui ont bénéficié de l’enseignement du très réputé CRR de Toulouse. Le concert du 11 juillet à 21 h à l’auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines témoigne une nouvelle fois de la force de cet engagement en programmant la soprano Claire Bouyssou, le ténor François Pardailhé, l’altiste Baptiste Donadio et le pianiste Constant Després. Tout naturellement sous-titré Prodiges, en référence à l’émission de télévision dont Constant Després fut l’un des participants alors qu’il n’avait que dix ans, ce concert affiche un programme de pièces et airs de Scriabine, Brahms, Weill, Albeniz et Mozart.
Autre talent passé par les classes du CRR de la Ville rose, la violoniste Manon Galy, Révélation soliste instrumentale lors des Victoires de la musique classique 2022, se produit au Théâtre de la Cité le 12 juillet à 21 h en compagnie de l’Orchestre de Chambre de Toulouse. Déjà bien avancée dans la carrière malgré son jeune âge, la musicienne toulousaine est la soliste d’un programme entièrement consacré aux célébrissimes Quatre Saisons de Vivaldi. Y sont mises en regard, l’une après l’autre, la version originale que tout le monde connaît et celle recomposée par Max Richter, beaucoup moins jouée en concert mais dont l’enregistrement est l’un des plus écoutés au monde. Une curiosité, autant pour les mélomanes avertis que pour le grand public.
Zygel tape le cartoon au Théâtre de la Cité
Jean-François Zygel est à n’en pas douter le musicien non-autochtone le plus programmé dans notre ville ces dix ou quinze dernières années, invité récurrent de nombreuses salles toulousaines (Halle aux Grains, Théâtre de la Cité, Saint-Pierre-des-Cuisines, Cinémathèque, salle bleue de l’ancien espace Croix-Baragnon). Le 2 juillet à 21 h, le pianiste, compositeur et improvisateur revient au Théâtre de la Cité pour se livrer à l’un de ses exercices favoris lors d’une création inspirée par les productions de Walt Disney. Si vous êtes à la fois un inconditionnel de Zygel et un fan de l’univers des studios Disney, des origines à nos jours, ce concert pour petits et grands est fait pour vous.
Les plus belles mélodies napolitaines pour finir
C’est à un habitué de la scène de l’Opéra national du Capitole que revient l’honneur de conclure le 3e Festival de Toulouse en la personne du baryton Florian Sempey. Le 13 juillet à 21 h à l’auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines, le chanteur s’attaque à un répertoire de mélodies napolitaines taillé sur mesure pour sa voix de belcantiste. Des classiques tels que O Sole Mio, Santa Lucia, Funiculi Funicula, Caruso et bien d’autres surprises vous attendent dans ce programme joliment intitulé La Dolce Vita. Florian Sempey est entouré de Julien Martineau à la mandoline, d’Éric Franceries à la guitare et de Damien-Loup Vergne, le contrebassiste solo de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse. Un quatuor de gala pour un bouquet final joyeux et festif de cette édition 2024.
Gospel, jazz, tango, bandes originales de films, littérature, mélodies napolitaines et musique classique… la 3e édition du Festival de Toulouse réaffirme clairement le choix d’une programmation ouverte à tous les genres, en croisant les styles musicaux, les arts et les générations de musiciens à travers des propositions aussi audacieuses que variées. Il reste maintenant à confirmer l’élan et le succès de l’édition 2023.
À vous de jouer !
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Festival de Toulouse
du samedi 29 juin au samedi 13 juillet 2024
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