Le deuxième long métrage de Ridley Scott, sorti en 1979, a donné lieu à bien des suites et des « prequels » (dont deux signés par Scott lui-même) ainsi qu’à des sous-produits dérivés comme les deux volets de Alien Vs. Predator, mais aucun n’a égalé ou approché la perfection de l’œuvre originelle devenue un classique de l’horreur et de la science-fiction. En 2122, un cargo spatial commercial baptisé Nostromo, ramenant ses sept membres sur Terre, est alerté par un signal émis depuis une planète voisine. Sortis de leur sommeil artificiel, les membres de l’équipage décident de faire escale sur cette planète et vont ramener dans leur vaisseau un hôte inattendu…
Quasi huis clos au cours duquel les personnages disparaissent les uns après les autres (à l’instar des Dix petits nègres d’Agatha Christie), Alien maîtrise à la perfection les codes de la peur et du suspense. Explorant les angoisses les plus archaïques et primales (une créature dissimulée dans le noir, en l’occurrence les coursives et les entrailles du Nostromo), le scénario de Dan O’Bannon déploie son efficacité imparable au gré de scènes se gravant dans les mémoires.
Dans l’espace, personne ne vous entend crier
Tout est parfait dans Alien, dont au premier rang le casting : Sigourney Weaver (révélée par le film), Tom Skerritt, John Hurt, Harry Dean Stanton, Ian Holm, Yaphet Kotto, Veronica Cartwright. Mention spéciale bien sûr à la terrifiante créature extraterrestre inspirée notamment par des dessins de l’artiste plasticien H.R. Giger qui collabora également – comme le dessinateur Moebius – à la conception de certains décors. Spectacle oppressant, habilement accompagné par la partition de Jerry Goldsmith, Alien n’abuse pas des effets spéciaux et de la surenchère d’action qui sont les béquilles de la production courante.
Trois ans après ce coup de maître (dont même le slogan de l’affiche – « Dans l’espace, personne ne vous entend crier » – était génial), Ridley Scott réalisera un autre film-culte de la science-fiction avec Blade Runner. Quant à Alien, il reste trente-cinq ans après un sommet de la terreur au cinéma.
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