Marin… au féminin
Si une réalisatrice peut parler de bateau, de compétition et de mer, c’est certainement Géraldine Danon. La filleule d’Alain Delon, passionnée de voile, a été un temps la compagne de Titouan Lamazou, navigateur professionnel, champion du monde de course au large en 1986, puis va se marier en 2006 avec Philippe Poupon, le navigateur français le plus titré de l’Hexagone. C’est dire ! Géraldine Danon était une proche de Florence Arthaud. A la lecture du livre de Yann Queffélec, La Mer et au-delà, l’évidence lui a sauté à l’esprit. Ce livre porte en lui l’âme même de la Petite fiancée de l’Atlantique (1957-2015). Il lui revenait de lui donner corps au cinéma.
Le film sous rubrique ne se termine pas sur le terrible accident d’hélicoptère qui lui coutât la vie, mais bien avant. Il se concentre avant tout sur cette fameuse Route du Rhum 1990 que Florence Arthaud va gagner haut la main. Si le scénario fait aussi la part – trop- belle aux aventures sentimentales de la navigatrice, il met surtout en valeur la détermination de celle-ci pour pénétrer un monde au machisme effrayant. Ne craignant ni beuveries, ni autres joyeusetés, Florence Arthaud finira par s’imposer dans un univers qui lui était humainement hostile. C’est la grande leçon de ce film, et de sa vie. Pour le reste, et même s’il faut reconnaitre que les tournages en mer ne sont jamais d’une évidence première, et ici assez réussis, ce premier film manque finalement de ce souffle de l’épopée qu’a dû ressentir la navigatrice, des scènes « inutiles » venant émailler une narration que, finalement, la réalisatrice annonce très librement inspirée de la vérité. Stéphane Caillard est une Florence telle que la légende aujourd’hui nous la relate, libre et farouche, joyeuse et aventurière, fleur bleue aussi, Alexis Michalik en Olivier de Kersauson, goujat amoureux de la belle Florence est quant à lui, un brin limite. Toutes choses sur lesquelles les embruns marins apportent leur lot de consolation… Et de mystère.