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Orchestre national du Capitole / Aïda • Antony Hermus

by Bruno del Puerto

Beau départ de saison pour l’Association Aïda

C’est la rentrée en ce jeudi 19 octobre à 20h à la Halle pour tous les invités de l’Association Aïda, vivement intéressés par la musique dite classique mais aussi, pour d’autres, avides de la découvrir dans les meilleures conditions artistiques. En l’occurrence, les musiciens de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse. Ils seront dirigés par le chef, Antony Hermus.

Antony Hermus © Marco Borggreve
Antony Hermus © Marco Borggreve

Antony Hermus dirige actuellement le Belgian National Orchestra depuis la saison 2022-23. Le très talentueux chef néerlandais de renommée internationale est connu aussi pour être exceptionnellement polyvalent. Son répertoire symphonique est très conséquent et il a déjà dirigé les orchestres de Rotterdam, Bamberg, Leipzig, Melbourne, Séoul, la Suisse romande, des radios hollandaise et danoise, ainsi que les BBC Philharmonic et BBC Scottish Symphony…. Et il a aussi dirigé nombre d’opéras comme le Ring, Rusalka, Oneguine, Die tote Stadt, Tristanet Isolde, Tosca.

Orchestre national du Capitole © Romain Alcaraz / Onct
Orchestre national du Capitole © Romain Alcaraz / Onct

Le programme, fourni, débute par une pièce du XXè siècle, renommée, Le Bœuf sur le toit. Elle est de Darius Milhaud, celui qui se surnommait le “Français de Provence“, né à Aix en 1892 et très attaché à sa provence. Il fit partie du groupe des Six.

Le titre, comme la musique sont inspirés d’une ancienne chanson brésilienne, pays que fréquenta le compositeur, y séjournant plusieurs mois en suivant en tant que secrétaire Paul Claudel, alors écrivain et ministre. Ils arrivent début 1917 à Rio en pleine période de carnaval et sont témoins de toutes les fantasmagories liées à un carnaval, musiques, chants, danses…La chanson se nommait « O boi no telhado ». Et c’est bien tout-le-sang-de-la-danse-qui-coule-dans-les-veines, dit-on de ces, environ dix-huit minutes.

Le Bœuf sur le toit, ce fut aussi, car repris alors, le nom d’un ballet-pantomime créé le 21 février 1920, à Paris, Comédie des Champs-Élysées et dansé par des circassiens ! Un vrai scandale. Et, on doit aussi citer un autre titre : « Cinéma-Symphonie sur des thèmes sud-américains, mise en farce par Jean Cocteau ». Elle devait, à l’origine, servir d’accompagnement à un film imaginaire. N’oublions pas qu’on est encore au temps du film muet accompagné d’une musique ! Mais, Jean Cocteau en fit ce fameux ballet renouant avec l’exotisme, la caricature, la dérision, la farce, jusqu’au cirque, donc !

Finalement, l’œuvre résiste bien, même sans ballet, depuis plus de cent ans et donc, par ses seules qualités musicales, à n’en pas douter.

Bobby Cheng © Lee Tsz Wah
Bobby Cheng © Lee Tsz Wah

On poursuit avec le Concerto pour hautbois de Mozart, en do majeur, K. 314, composé en 1777 à Salzbourg. Wolfgang a 21 ans. D’une vingtaine de minutes, il est interprété par Bobby Cheng, hautboïste pupitre solo de l’Orchestre, qui se retrouve ici en pleine lumière. Ce concerto est en trois mouvements : Allegro aperto – Adagio non troppo – Rondo : allegretto.

Georges Bizet (1838-1875) / Musée Carnavalet
Georges Bizet (1838-1875) / Musée Carnavalet

Pour clore, la Symphonie n° 1 en ut majeur de Georges Bizet, ce petit bijou d’un compositeur très doué de dix-sept ans. Il jugea sa partition comme étant un simple exercice qui ne méritait pas une exécution publique. Il avait alors pris modèle sur la Symphonie en ré majeur de Charles Gounod, son maître et ami, symphonie créée alors, qu’il avait arrangé pour piano. Pourtant, après un oubli complet de quatre-vingt ans, elle fut redécouverte en 1933 par un chef réputé et créée le 26 février 1935 à Bâle (Suisse). Elle est apparue alors comme un exemple de fraîcheur et de grâce et de clarté, aussi bien au public d’alors qu’aux musicologues et critiques en pointe. On alla même jusqu’à évoquer les dons d’un certain Mozart pour la veine mélodique et l’aisance technique et l’étonnante maîtrise des timbres. C’est une œuvre d’esprit classique même si le romantisme était alors en vogue dans les partitions. Comme la soirée est marquée par la mise sous projecteur du hautbois, on sera sensible dans les mesures concernant plus particulièrement cet instrument à vent dans l’Adagio.

Environ vingt-huit minutes pour quatre mouvements : Allegro vivo – Adagio – Allegro vivace-Trio – Allegro vivace.

Hautbois

Ces deux dernières œuvres se retrouvent, dirigées par le même chef, dans un Happy Hour consacré au hautbois, à 18h, le samedi 21 octobre. Un concert de une heure sans entracte. Suivront dans la saison d’autres Happy Hour comme celui du samedi 16 décembre dédié aux cuivres.

Concert dédié au hautbois actuel et non au hautbois pastoral ! dont le principal fief de nos jours reste en France, l’Occitanie, mais oui ! et surtout, la région pyrénéenne, le Couserans en particulier. On ira jusqu’au Languedoc, tout de même.

C’est bien le hautbois qui donne le la en ouverture de concert. Facile à repérer pour les novices.

Michel Grialou

Orchestre national du Capitole   •   Association Aïda


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