Une compositrice éthiopienne, presque centenaire, retirée depuis des décennies dans un couvent orthodoxe de Jérusalem, confie son œuvre à une jeune pianiste brillante et audacieuse. C’est l’histoire d’Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou et Maya Dunietz.
Sous une lune qu’on dirait dessinée par Chopin, un ruisseau de mélodies légères, litur- gie singulière aux accents africains, a creusé dans le siècle un chemin sinueux, jusqu’à nous parvenir avec la force d’un fleuve. Née en 1923, Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou a connu la haute société éthiopienne, une édu- cation musicale suisse, les guerres coloniales, un exil en Méditerranée, une révélation mystique, la pieuse réclusion d’une cellule de cou- vent.
Grâce à Francis Falceto et la collection Éthiopiques (no 21, Buda, 2006) qui a publié ses enregistrements, son œuvre rencontre une audience plus large. Maya Dunietz, jeune pia- niste qui navigue dans les eaux internationales du jazz avant-gardiste, comprend que la com- positrice vit à quelques dizaines de kilomètres de chez elle. Une rencontre décisive pour les deux femmes, puisque l’une se voit confier par l’autre un difficile travail d’archéologie musi- cale autour de dizaines de manuscrits, en vue d’une publication. En 2023, quelques mois après la disparition d’Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou à l’âge de 99 ans, Maya Dunietz nous offre d’entendre encore sa musique, et de par- tager cette histoire, intime, de transmission.
théâtre Garonne
jeudi 05 octobre 2023
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