En avant-goût du « Weekend des Curiosités », le festival propose une soirée « Warm-up des Curiosités » le vendredi 26 mai. L’occasion de voir 2TH sur scène. Notoriété précoce, ADN musical, public toulousain… Culture 31 s’est entretenu avec le rappeur au tempérament artistique pluriel.
Culture 31 : Dès 2018, tu connais le succès avec le titre « Ne fuis pas ». Comment as-tu vécu cette soudaine notoriété ?
2TH : C’était très étrange parce qu’à ce moment là j’étais en train de passer le bac. Je voyais que ça prenait des vues tous les jours, j’actualisais et j’y croyais pas. Je me disais que c’était en train de buguer, que c’était pas possible. En plus, je l’avais sorti en me disant que ça serait mon dernier son. J’étais déjà inscrit pour faire des études derrière et je pensais que la musique deviendrait un « passe-temps ». Au final ça pris tout seul, d’un coup. J’étais super choqué. C’est vraiment le mot, choqué, impressionné.
Depuis, tu as sorti de nouveaux projets, participé à l’émission Planète Rap, cumulé des millions de streams et enchaîné les dates de concert. Est-ce ce dont tu rêvais ?
Pas du tout ! Ça fait toujours bizarre quand les gens me demandent ça et que je dis « non, pas du tout ». Je suis un mec qui a beaucoup de mal à se projeter donc je voyais pas exactement ce que j’allais faire mais j’avais le sentiment que ça serait pas un truc « normal ». Pourtant, je m’orientais vers des études générales, de commerce, de droit ou autre, à la fac.
Tu jongles entre textes conscients et textes dansants, électro et house, couplets rappés et refrains chantés… C’est ça, la touche 2TH ?
Complètement ! C’est le mélange, en terme de sonorités, d’instrus plutôt orientées électro et de moi qui rappe dessus. J’essaye d’amener ce mélange toujours plus loin. C’est complètement ma touche, avec le fait d’essayer de faire danser sur des textes conscients, qui « veulent dire quelque chose ». Je trouve ça hyper intéressant. C’est vraiment ce que j’aime faire.
Dans ton EP « Union », sorti cette année, on retrouve notamment le morceau «Aïe Aïe Aïe», inspiré de « Can’t get you out of my head » de Kylie Minogue. Comment t’es venue l’idée de sampler ce titre de 2001 ?
J’adore ce titre et j’écoute beaucoup de house, puis il y avait un remix de « Can’t get you out of my head » qui tournait. J’aimais trop ce son et je l’ai écouté pendant tout l’été. Pendant cette période, je me suis dit que j’en ferai bien une reprise, ça m’est venu comme ça. J’ai un peu écrit ce titre en partant de nulle part, je l’ai envoyé à mes compositeurs en demandant s’ils étaient motivés à taffer dessus, de faire une instru un peu différente. Et ils m’ont envoyé un truc que j’ai adoré. À l’origine, c’est vraiment parce que j’aimais le titre. En plus, beaucoup de gens le réécoutaient autour de moi, donc j’ai voulu faire un truc avec ma pâte et en français.
Quel est le featuring de tes rêves ?
Le featuring de mes rêves, de cœur, c’est Stromae. C’est vraiment un artiste qui m’a beaucoup inspiré. On l’écoutait dans la voiture avec ma mère quand j’étais petit. Même si ce n’est pas vraiment du rap mais plutôt pop ce qu’il fait, je trouve que dans ses instrus et le côté chanté, la profondeur de ses textes avec cet aspect ambiançant, le mélange qu’il arrive à apporter est incroyable.
On te retrouvera sur la scène de la ville rose le 26 mai 2023 à l’occasion de la soirée «Warm-up des Curiosités». Comment décrirais-tu le public toulousain ?
Je le décrirais comme très chaleureux. J’ai vraiment adoré toutes les dates que j’ai fait à Toulouse. On passe vraiment un bon moment, que ce soit en première partie ou sur les scènes de festival. J’ai beaucoup aimé l’énergie et le sourire des gens.
Dans la presse, on t’a qualifié de « grand espoir du rap », de « figure montante » ou encore de « figure de la nouvelle génération de rappeurs ». Comment reçois-tu ce genre d’appellations ?
Honnêtement, je ne m’attarde pas trop là-dessus. Je fais de la musique, je fais ce que j’aime, et je sais pas si je suis une figure montante ou autre, je ne pense pas trop à ces choses-là.
Propos recueillis par Inès Desnot
26 mai 2023