Qui ne se souvient du somptueux Edmond (le film en 2018) et de la pièce éponyme qui valut à Alexis Michalik la bagatelle de 5 Molières ? Le long-métrage fut salué bien bas autant par la presse que par le public. Il faut dire que le scénario était une ode amoureuse au théâtre, à l’un de ses plus illustres représentants : Edmond Rostand, et au chef-d’œuvre de celui-ci : Cyrano de Bergerac. Bref, tout cela pour dire que nous attendions le second opus de ce réalisateur avec une certaine impatience. Trop peut-être…
Cette fois encore, Alexis Michalik se base sur sa pièce du même nom qui triompha longuement à Paris. Aussi décide-t-il de prendre ses comédiennes de théâtre et de les exposer face à sa caméra. L’histoire nous met dans les pas de deux quadras, Justine (Marica Soyer) et Katia (Juliette Delacroix). A la suite d’une rencontre fortuite, elles tombent raide dingue l’une de l’autre. Suit une belle romance toute fleurie et un mariage qui ne l’est pas moins, même si peu conventionnel. Mais voilà que Justine se met en tête d’avoir un enfant à élever. Katia, un peu plus réservée, se laisse convaincre et, une insémination artificielle plus loin, se retrouve enceinte.
Alors qu’elle aborde la fin de sa grossesse, Justine soudainement la quitte. Seule pour élever le bébé, une petite fille, et à vrai dire un brin paumée, elle se tourne vers son peu fiable frangin William (Alexis Michalik lui-même), pour lui demander d’être le tuteur de la petite. En fait Katia vient d’apprendre qu’elle est condamnée. Sur cette trame éminemment dramatique vous en conviendrez, le scénario, tout en étant dans l’air du temps, creuse la relation fraternelle. Ce n’est déjà pas si mal sauf que cela ne suffit pas à construire un film (peut-être un télé film ?) et, surtout, nous fait carrément tomber de la chaise après Edmond. Alexis Michalik a du talent, nous le savons. Il nous doit une revanche.