Manque une pointe d’acidité
2016, La Folle Histoire de Max et Léon où deux bras cassés se défilent devant le Second Conflit Mondial. 2022, Les Vedettes et une peinture au vitriol de la télé réalité. Deux succès incontestables signés Jonathan Barré, chaque fois portés par Grégoire Ludig et David Marsais.
Ce duo, qui a donc largement fait ses preuves, ici et ailleurs, se retrouve réuni mais cette fois chapeauté au casting, si l’on peut dire, par Laure Calamy, l’incontournable du moment. L’histoire nous met dans les pas de Pauline (Laure Calamy), une jeune femme détruite par l’accident de voiture qui a coûté la vie à son compagnon. De rage, devenue serial killeuse, elle est aujourd’hui monitrice dans un centre pour récupération de points. En fait un vivier idéal pour Pauline qui ne pense qu’à occire, via des accidents de la route, les chauffards qu’elle rencontre.
Justement en voici un de la pire espèce. Celui-ci, Jean-Yves (Tchéky Karyo), se pense bien au-dessus des lois et surtout du code de la route. A la suite d’une traque routière nocturne, Pauline l’envoie dans les décors. Sauf qu’elle a oublié de mettre une cagoule. Sauf que Jean-Yves l’a vue. Et sauf que celui-ci est sorti de l’accident avec juste quelques ecchymoses. Sauf enfin que dans la voiture accidentée la Police fait une drôle de découverte. La Police, justement, c’est le duo improbable formé par le Commandant Kervella (David Marsais) et le Capitane Giordano (Grégoire Ludig), aussi peu futé l’un que l’autre, de vrais caricatures ambulantes. Tout cela fait-il un bon film ? La réponse est un peu dans la question. Si l’on ne peut s’empêcher de rire à certains moments, le temps paraît long. On comprend bien la volonté tarantinesque de Jonathan Barré, il l’avoue lui-même, mais pour cela, encore faillait-il ajouter une pointe d’acide bien frappé à cette comédie hautement immorale.