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« Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan » de Martin Bourboulon

by Léa Vergès

L’inusable et pétillant Gascon

Plus de trente fois adapté à l’écran, le roman d’Alexandre Dumas n’en finit pas, générations après générations, de raviver le goût du grand public pour le film d’aventure croisant des destins individuels avec la grande Histoire.  Le dernier opus autour du plus célèbre des Gascons, Martin Bourboulon pourrait bien être le meilleur de cette saga culte signée d’une des plus grandes plumes de la littérature française.

Eliminons tout d’abord le faux débat type, celui de l’adaptation. Que les tenants d’un strict respect de l’œuvre littéraire poussent des cris d’ayatollah outragé est une chose qu’il convient d’admettre. Mais que cela empêche de goûter pleinement le plaisir de ce rare blockbuster français en est une autre. Rassurez-vous, la trame principale de ce magnifique et immortel roman de cape et d’épée est suivie. Nous retrouvons ainsi dans ce premier volet tous les protagonistes de cette enthousiasmante aventure.

De nombreux personnages ont existé. De Louis XIII (Louis Garrel) au Cardinal de Richelieu (Eric Ruf). Mais aussi le corps de ces fameux Mousquetaires prêts à donner leur vie pour le Roi de France, dont Athos (Vincent Cassel, ombrageux à souhait), Porthos (Pio Marmaï, jouisseur en diable), Aramis (Romain Duris, toujours aussi épatant), de Tréville (Marc Barbé, juste parfait). Et bien d’autres se fondant dans des personnages de fiction tel que Milady (Eva Green en femme fatale idéale).

La liste est longue mais elle est constellée d’étoiles du 7e art. Et ce n’est pas la moindre des qualités de ce film. D’autant toutefois, j’y arrive, que le Gascon n’est autre que la lame étincelante et le talent qui ne l’est pas moins de François Civil. Engagé comme un démon dans ce rôle exigeant physiquement, il est donc à aujourd’hui le D’Artagnan le plus crédible de l’histoire du cinéma et de la télévision. Il serait vain de chercher une faille à son armure. De plus, il est aussi lumineux que courageux, émouvant, naturel, candide, tenace et téméraire. Il nous embarque avec lui dans ce destin qui l’amènera au bout de ses rêves.

Mise en scène, décors, costumes, musique, montage, lumières, dialogues avec de savoureuses tournures d’époque, tout concourt à nous replonger dans ce que la littérature dite populaire a de plus noble : l’épanouissement des plus hautes valeurs humaines. La suite nous est promise pour cet hiver.

Un très grand film d’aventure au cœur du 17è siècle français. Et ça, même Hollywood ne le fait pas aussi bien !

Robert Pénavayre

Cinéma

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