Jules Garnier, alias The Doug. Âgé d’une petite vingtaine d’années seulement, le chanteur clermontois a d’ores et déjà déployé un univers reconnaissable par sa singularité. Malgré un pseudo témoignant d’une hésitation des premières heures, il chante bel et bien en français, avec des paroles sans détour. Un artiste à suivre. Rencontre.
Culture 31 : Ado, tu écoutais The Strokes, Linkin Park, Gorillaz et autres. Ça a laissé quelle empreinte dans ta musique ?
The Doug : Je dirais que les groupes de rock ont développé mon attrait pour les mélodies. Quand t’écoutes les Strokes, Linkin Park ou Gorillaz, c’est souvent des mélodies grandiloquentes ou alors des trucs mélancoliques, et je dirais que c’est ça. Le fait de vouloir à tout prix mettre des mélodies qui fonctionnent et sont accrocheuses.
Malgré ces influences anglophones, tes textes sont en français. Est-ce une question d’impact du texte sur le public, de sonorités, ou les deux ?
C’est carrément plus une question d’impact sur le public, parce que je vis en France et que j’ai envie d’être écouté par les français. C’est aussi ma langue maternelle, donc c’est plus simple pour moi de trouver les bons mots. Je peux dire exactement ce que j’ai envie de dire puisque je connais le sens de chaque mot. Je parle aussi anglais, mais ce n’est pas la même chose.
Tu as fait les premières parties de Gaëtan Roussel et Eddy de Pretto. Est-ce qu’on t’a déjà comparé à eux dans ton style ou dans ta voix ?
Davantage à Eddy de Pretto qu’à Gaëtan Roussel, d’un point de vue générationnel. Souvent on me parle de Bashung ou de Lomepal. C’est ce qui ressort le plus. Une fois, quelqu’un m’a comparé à Christophe Maé. Je ne sais pas ce qu’il avait fumé, mais pourquoi pas.
Tu seras de passage sur la scène du Connexion Live samedi 11 février. Que représente cette scène pour toi ?
C’est la première fois que j’y vais. J’ai joué une fois à Toulouse. C’était au Bikini pour le Rose Festival. Il y avait beaucoup d’artistes et on s’était beaucoup amusés. Cette ville m’a déjà laissé de très bons souvenirs, mais je ne connais pas la salle et j’ai hâte de la découvrir. J’ai aussi une partie de ma famille à Toulouse.
En 2022, tu as dévoilé l’EP « Jeune The Doug ». Dans le titre éponyme de ce projet tu dis « faut pas chercher Dougi l’inspecteur ». C’est quelle version de toi ?
C’est la fouine. Mais c’était surtout un truc très ego trip qui rimait. C’est un très vieux texte. Malgré tout j’aimais bien l’image que renvoyait ce « Dougi l’inspecteur ». C’est quelque chose que je trouvais drôle.
Le 24 février tu sortiras ton nouvel EP, « Mauvais Joueur ». Que nous réserve-t-il ?
De la mélancolie, des belles mélodies, des surprises aussi, peut-être des morceaux cachés. En tous cas une progression de cet univers que j’essaye d’instaurer dans ma musique, dans le choix des sonorités. Il y aura une couleur plus précise et plus sombre que dans le précédent.
Dans le titre « Génération », qui sera dans ce nouvel EP, tu dis « C’est l’histoire d’une époque qui nous rappelle que tout s’arrête ». Qu’est ce qui s’arrête ?
Tout. Je pense qu’on n’est pas loin de la montée des eaux ou de la bombe nucléaire, qu’on n’est pas bien loin de la fin. Si c’est pas ma génération ça sera celle d’après, mais je sais pas si on survivra au 21ème siècle. En tous cas, pas le monde que l’on connaît.
Puisque tout ne s’arrêtera pas maintenant, comment envisages-tu la suite de ton parcours ? Avec un album ?
Avec un album oui. Je le prépare déjà mais pour l’instant je n’ai pas fini d’écrire les chansons donc je ne peux encore rien dire dessus.
Autre registre, apparemment tu aimes les films où « les acteurs ont des gueules un peu chelou ». Par curiosité, aurais-tu des exemples ?
J’ai des contre-exemples ! Par exemple, hier soir, j’ai regardé Basic Instinct parce que je ne l’avais jamais vu. Et donc j’aime bien les acteurs qui sont à l’inverse de Sharon Stone dans les années 90, qui sont un peu moches. Même si elle joue très bien. J’aime bien les films d’Alain Guiraudie, de Bruno Dumont… Avec des acteurs qui ont des gueules de gens normaux ou pire !
Un mot de la fin ?
Venez. Concert. Nombreux.
Propos recueillis par Inès Desnot