Pour Sara Giraudeau
Le film de Murielle Magellan parle d’Eloïse qui se réveille sur un banc, son sac à main à ses côtés, intact, sauf son téléphone qui a disparu. Elle est perdue car devenue subitement amnésique sur tout ce qui concerne sa vie personnelle.
Autour de cette petite place, un magasin fait face au fameux petit banc. C’est un inventeur un peu barré qui le tient, au nom surréaliste de Moby Dick (Pierre Deladonchamps, comme d’habitude excellent). Il n’a pas été témoin du vol mais son associé, parti faire un trek au Népal, revient dans quelques semaines. Peut-être a-t-il été témoin de quelque chose. Entretemps, Eloïse n’a pas d’autre solution que de se fier aux documents contenus dans son sac pour reconstituer sa vie passée. Tout en cachant son amnésie !
Adapté d’une BD cosignée Boulet et Pénélope Bagieu, le premier film en salle de Murielle Magellan a un charme fou qui tient en très grande partie à Sara Giraudeau. Celle-ci campe une Eloïse débridée, clownesque, sans tabou, lunaire, vive et volontaire qui veut profiter de ce moment d’oubli pour finalement refaire sa vie. Si l’on peut être réservé quant à Grégoire Ludig en macho plus fragile qu’il en a l’air (le rôle est pourtant en or…), saluons Sarah Suco en copine dévouée, d’u naturel confondant. Sur le thème, grave, de l’amnésie, le film réussit, parfois, à faire sourire par son traitement décalé. Vous l’aurez compris, ce n’est pas un coup de cœur mais Sara Giraudeau a des arguments sérieux pour nous faire passer outre les quelques scories de ce road movie mémoriel que l’on aurait aimé plus maîtrisé sur bien des points.