Du 8 septembre au 5 octobre, la Cinémathèque de Toulouse propose la sixième édition du cycle « Les films qu’il faut avoir vus ». Petite sélection.
C’est avec Freaks, le film culte de Tod Browning sorti en 1932, que débutera la programmation. On y découvre une troupe de cirque composée de « monstres » au sein de laquelle amour, cupidité et jalousie vont semer le chaos. Une autre troupe est au cœur de Certains l’aiment chaud de Billy Wilder où deux musiciens de jazz, poursuivis par la Mafia, se font engager en se travestissant dans un orchestre exclusivement féminin. Un sommet de la comédie américaine porté par le trio Marilyn Monroe, Jack Lemmon, Tony Curtis et des répliques devenues mythiques.
Restons dans les classiques hollywoodiens avec Les Enchaînés d’Hitchcock. Au Brésil, dans l’immédiate après-guerre, les services américains font la chasse aux anciens nazis. La fille de l’un d’entre eux, qui s’est suicidé après sa condamnation par un tribunal, est engagée comme « taupe » afin d’infiltrer un groupe de nostalgiques du Reich. Entre mélodrame amoureux et film d’espionnage, Hitchcock fait des étincelles. Le couple Cary Grant / Ingrid Bergman est inoubliable, mais Claude Rains – sous la coupe d’une mère possessive – campe un « méchant » d’anthologie. Quasiment tous les films dans lesquels Josef von Sternberg dirigea Marlène Dietrich pourraient figurer au programme des « Films qu’il faut avoir vus ». Voici donc leur sixième collaboration, L’Impératrice rouge, où la star interprète Catherine II.
Wenders, Tarantino, Melville…
Le cinéma européen n’est pas oublié dans la programmation. La preuve avec Pickpocket de Robert Bresson, magistrale leçon de mise en scène sur le péché et la rédemption. Michelangelo Antonioni fut lui aussi un grand formaliste dont L’Avventura est l’une des œuvres phares. A noter qu’avant la projection du mardi 27 septembre, de 18h30 à 20h30, l’écrivain et critique de cinéma Eric Neuhoff évoquera le film à la Cinémathèque à l’occasion de la sortie de son livre Petit éloge amoureux des cinémas qui contient notamment un hommage à Monica Vitti, immortelle interprète de L’Avventura.
Si Wim Wenders a incarné le renouveau du cinéma allemand dans les années 1970, sa carrière américaine vaut également le détour et Paris, Texas, bouleversant mélo familial, n’a rien perdu de sa beauté. On aperçoit brièvement John Lurie, acteur-fétiche de Jim Jarmusch, dans Paris, Texas, mais c’est comme compositeur qu’on le retrouve dans Mystery Train de Jarmusch ainsi que Robby Müller, chef-opérateur attitré de Wenders.
Logiquement, Quentin Tarantino prend place dans « Les films qu’il faut avoir vus », en l’occurrence avec Pulp Fiction et son casting de rêve : John Travolta, Samuel L. Jackson, Uma Thurman, Bruce Willis, Maria de Medeiros, Harvey Keitel, Christopher Walken, Tim Roth… Jean-Pierre Melville a été l’une des innombrables influences de Tarantino et Le Samouraï illustre la quintessence du style melvillien. Alain Delon y tient l’un de ses plus grands rôles avec le personnage éponyme de Monsieur Klein de Joseph Losey qui clôturera la programmation. Cette glaçante et vertigineuse plongée dans le Paris de l’Occupation à l’heure des persécutions antisémites est un chef-d’œuvre aux accents kafkaïens.
LES FILMS QU’IL FAUT AVOIR VUS
Cinémathèque de Toulouse
du 8 septembre au 5 octobre 2022