Émotions à profusion avec l’Orchestre national du Capitole de Toulouse
Voilà bien pour l’OnCT, une présentation de saison 2022 / 23, riche et diversifiée à loisirs, très prometteuse. Chefs, solistes, œuvres, découvertes, encore un feu d’artifice. Elle fut initiée par Thierry d’Argoubet puis, après son départ, finalisée par Jean-Baptiste Fra, nouveau Délégué auprès de l’Orchestre. On attend aussi la désignation du futur Directeur musical. Pour le précédent, à ce sujet, cela avait bien pris quatre ans !!
Dans ce monde en pleine crise et bouleversements divers qui n’épargnent pas les structures culturelles, orchestres, corps de ballets, maisons d’opéras, et autres, certaines métropoles dont Toulouse, ont la chance, mais aussi la volonté d’avoir pu maintenir ses structures, comme par exemple cet orchestre, notre ONCT. Orchestre qui participe d’une vraie dynamique territoriale avec, par exemple, sa présence forte à l’opéra puisqu’il permet d’assurer une programmation à l’Opéra national du Capitole parmi les plus captivantes sur le plan national. De plus, son niveau artistique participe à l’aura internationale de toutes ses productions.
Son développement trouve des atouts supplémentaires avec le nombre accru de diffusions et de moyens divers, retransmissions de concerts en direct sur les ondes, ou en différé, et aussi sur des chaînes de télé spécialisées, et maintenant des sites internet. La captation en salle on le sait, peut générer quelque gêne, mais le public en accepte plutôt bien l’inconvénient !! Rayonnement assuré.
Impossible de vous détailler ici la brochure vous présentant les différents événements mais sachez que 19 grands concerts symphoniques vous attendent, auxquels on peut ajouter une version concert d’une œuvre lyrique, La Vie parisienne de Jacques Offenbach, donnée avec une brillante distribution le 12 janvier.
Je reviendrai plus loin sur le premier concert en date du samedi 24 septembre dirigé par Lio Kuokman pour vous signaler les 3 dates – 30, 31 et 1er – du Concert du Nouvel An dirigé par ce même chef, et ayant pour thème Broadway : incontournable. Gershwin et Bernstein y participent ! Il faut cocher aussi les deux dates pour ceux consacrés à Michel Legrand, notre plus grand compositeur pour le cinéma, ce qui lui valut trois Oscars. Ce sera le jeudi 30 mars et aussi le lendemain, concerts dirigés par Bastien Stil. Quant à Charlie Chaplin, ce sera le 25 novembre puis le 27 dans le cadre du Ciné-Concert avec le film de 1925 La Ruée vers l’or et sa musique dirigée par Timothy Brock.
Impossible de vous détailler ici la brochure vous présentant les différents événements mais sachez que 19 grands concerts symphoniques vous attendent, auxquels on peut ajouter une version concert d’une œuvre lyrique, La Vie parisienne de Jacques Offenbach, donnée avec une brillante distribution le 12 janvier.
Je reviendrai plus loin sur le premier concert en date du samedi 24 septembre dirigé par Lio Kuokman pour vous signaler les 3 dates – 30, 31 et 1er – du Concert du Nouvel An dirigés par ce même chef, concerts ayant pour thème Broadway : incontournable. Gershwin et Bernstein y participent ! Il faut cocher aussi les deux dates pour ceux consacrés à Michel Legrand, notre plus grand compositeur pour le cinéma, ce qui lui valut trois Oscars. Ce sera le jeudi 30 mars et aussi le lendemain, concerts dirigés par Bastien Stil. Quant à Charlie Chaplin, ce sera le 25 novembre puis le 27 dans le cadre du Ciné-Concert avec le film de 1925 La Ruée vers l’or et sa musique dirigée par Timothy Brock.
Les « Dimanche famille », 5 concerts, sont un formidable succès et permettent d’“accrocher“ sûrement un futur public. Figure inséparable de la musique classique avec son approche pédagogique enthousiasmante, Jean-François Zygel est bien sûr présent à nouveau pour 4 prestations qui s’ajoutent à deux autres « Happy Hour ». L’un est consacré à Astor Piazzola et sera assuré à la direction et au violon par Alexis Cardenas et au bandonéon William Sabatier.
La politique des différentes formules d’Abonnements, toujours possibles, a évolué. Elle est toujours aussi intéressante question finances et question motivation. Elle devrait permettre de retrouver une Halle affichant complet comme avant ces terrifiantes années de confinement. De plus, les sites voulus renseignent maintenant complètement et permettent de choisir en visualisant, réserver, payer sa place.
De même que les « clés Jeunes » et les tarifs « dernière minute » qui se sont maintenant généralisés un peu partout avec d’heureuses opportunités. Sans parler des répétitions avec classes dans des parcours culturels appropriés.
Mais, revenons au concert d’ouverture de saison en ce samedi 24 septembre. Lio Kuokman est à la baguette. Originaire de Macao, le jeune chef fut révélé par le prestigieux concours Sletanov de direction d’orchestre. Il a enthousiasmé l’orchestre, et le public de la Halle, un 16 octobre 2020 dans lequel il dirigeait mais aussi, tenait la partie piano du Triple Concerto pour piano, violon et violoncelle de Beethoven. Quant au concert du 15 octobre 2021, rebelote avec de magnifiques Tableaux d’une exposition venant après une pièce du chinois Qigang Chen et le Concerto pour violon n° 2 de Mendelssohn interprété par l’étourdissant Michael Barenboim.
Tout cela nous amène avec forte impatience à ce concert qui débutera par une courte pièce de cinq minutes pour orchestre très fourni de la compositrice née à Séoul en 1961, Unsuk Chin, Subito con forza, créée en 2021. Tiens, c’est un certain Klaus Mäkelä qui l’a créée à Oslo ! Suivra de P. I. Tchaïkovski, la version habituelle des fameuses Variations sur un thème rococo pour violoncelle et orchestre, titre de gloire de tant de violoncellistes. Marquée par élégance et esprit, cette composition se distingue à la fois par son lyrisme et le caractère acrobatique de la partie soliste, qui exploite toutes les possibilités de l’instrument : arpèges, trilles, …tandis que la parure orchestrale reste l’une des plus raffinées que le compositeur a pu concevoir. Ici, nous découvrirons Nina Kotova, violoncelliste de réputation internationale, née en Russie puis partie très jeune aux USA où elle vit. Pour débuter, une introduction rêveuse Moderato quasi andante suivi du Tema amené par quelques pizzicatos suivi d’un solo de cor. Une ritournelle aux vents lui réplique introduisant une note pastorale. Puis sept variations dont la dernière attaque avec un rythme échevelé, une course de triples croches virevoltantes d’un entrain irrésistible semblant traduire une danse endiablée qui se clôt par une Coda : Allegro vivo.
L’orchestre s’est quelque peu échauffé avec la pièce d’entrée de Unsuk Chin. Il va pouvoir affronter maintenant ce geyser musical (et ses accalmies presqu’impalpables) que constitue Eine Alpensinfonie, Op. 64 – Une Symphonie alpestre. Que rêver de mieux comme ouverture de saison que cette musique magistrale, imagée et non dépourvue de son penchant mélodique ? Alors, s’agit-il d’une symphonie, d’un poème symphonique ? D’une fantaisie symphonique ? Peu importe. Avec la Sinfonia domestica de 1902, Richard Strauss semblait avoir été le plus loin possible dans le genre poème symphonique. Il consacre alors toute son énergie dans le domaine opératique avec Salomé, Elektra, Der Rosenkavalier composés en moins de dix ans. Et replonge ensuite dans le poème symphonique, son dernier, qu’il composera tout au long des années de 1911 à 1915, aboutissement logique d’une exploration musicale entreprise dès 1886 avec Aus Italien. Ce travail lui fut inspiré par la vue majestueuse ô combien, des contrées aperçues de sa maison de Garmisch, les Zugspitze et Wettersteingebirge. Maison achetée en 1908 avec les royalties que lui procure la gloire de ces trois opéras sus-cités, et où il restera jusqu’à la fin de sa vie. La Symphonie est une sorte de mise en musique de sa promenade au fil des montagnes magnifiques l’entourant. Il adopte une écriture la plus naturelle qui soit, la plus concrète. Deux de ses propres expressions traduisent d’ailleurs, avec son humour, ce qui le guide alors. Il dira : « j’ai voulu composer comme une vache qui donne son lait. » ou encore, après une répétition en 1915 : « Maintenant, enfin, j’ai appris à orchestrer. »
L’effectif orchestral est colossal. Il ne l’a jamais égalé auparavant. Les pupitres de vents sont par quatre, un heckelphone, quatre tubas ténors, 8 cors, deux harpes, cloches à vaches !…… 120 musiciens pour près de cinquante minutes de virtuosité inouïe, une partition se déroulant sur 22 sections, surtout enchaînées, décrivant ce parcours de 24 heures, de Nacht à Nacht (Nuit à Nuit) : Aube, prairies fleuries, pâturages alpins, au sommet, orage de montagne, donc terrifiant, nécessitant deux timbaliers, un orgue, une machine à vent, une à tonnerre,…… la section Au sommet, que je préfère, est une flamboyante cathédrale sonore ! vous verrez bien si vous respirez alors l’air des cimes avec un sentiment irrépressible d’hébétude complète et de contemplation. Bien sûr, s’attarder ici sur chaque section serait totalement hors de propos. Une seule chose à faire, plonger le 24 dans cet océan musical.
Nous vous souhaitons une excellente rentrée musicale !
Orchestre national du Capitole
Saison 2022 / 2023
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