Les Quatre Cents Coups de François Truffaut
Les Quatre Cents Coups se déroule à Paris, fin des années 1950. Antoine Doinel, quatorze ans, est élevé par une mère autoritaire et un beau-père débonnaire. Dans le petit appartement, des disputes éclatent. A l’école, cela ne va pas fort. Le gamin turbulent collectionne les punitions. Un jour, son copain René le convainc de faire l’école buissonnière. Au programme : cinéma et fête foraine. Dans la rue, Antoine aperçoit sa mère embrassant un inconnu. Elle aussi reconnaît son fils. Le secret sera bien gardé. Les mensonges ne font pas peur à l’adolescent. De retour à l’école, il justifie son absence par la mort de sa mère. Evidemment, les conséquences ne se font pas attendre.
Antoine fugue une nuit durant. Sa mère passe l’éponge. Il promet de faire des efforts, mais sa passion pour Balzac lui vaut d’être accusé d’avoir copié sa dissertation sur l’écrivain. La vie est injuste. Le cinéma et la littérature sont des consolations. Décidément, les adultes ne comprennent rien. Doinel aggrave son cas avec un vol. Cela finira pour lui dans un centre de redressement pour adolescents en attendant qu’une autre vie ne commence…
Eloge de la fuite
Sorti en 1959, le premier long-métrage de François Truffaut est l’un des films fondateurs de la Nouvelle Vague. L’ancien critique des Cahiers du cinéma livre avec Les Quatre Cents Coups une « vraie-fausse » œuvre autobiographique. Doinel lui ressemble, c’est sûr, mais son jeune interprète Jean-Pierre Léaud – d’un naturel et d’un charme étincelants – apporte beaucoup de lui-même ainsi que Marcel Moussy qui collabore au scénario. Un sentiment de spontanéité et de réalisme parcourt les images. « J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie », écrivait Paul Nizan dans Aden Arabie. Avoir quatorze ans n’est pas terrible non plus devant la caméra de Truffaut qui filme un Paris et une France qui n’existent plus.
Malgré la gravité et la douleur qui affleurent, Les Quatre Cents Coups distille des moments de légèreté, de potacherie, de poésie. Cet éloge de la fuite aura de la suite dans les idées. Truffaut s’était trouvé un double de fiction en la personne de Léaud. On retrouvera Antoine Doinel dans Baisers volés, Domicile conjugal, et L’Amour en fuite.