L’éclat de rire estival
Le réalisateur des quatre Tuche continue de tracer sa route dans la comédie. Et il y a peu de chances que son dernier opus Menteur ne rencontre pas le succès auquel le cinéaste s’est habitué.
La première scène de Menteur nous désarçonne légèrement. Nous sommes dans un monastère perdu dans la montagne. Là, des moines psalmodient alors qu’un ciel d’un bleu tempétueux nous révèle un été ensoleillé. Mais voilà que soudain un coup de tonnerre suivi d’une violente rafale de vent ouvrant avec fracas les portes du monastère interrompent le recueillement des frères. Aussitôt le Supérieur leur annonce qu’une malédiction divine vient de lui être signalée. Elle concerne un homme en perdition qui passe son temps à mentir. Ledit Supérieur prend son bâton de pèlerin et part à la recherche de cette âme défaillante. Le plan suivant nous amène derechef à Nice. Au balcon d’un immeuble plutôt bien situé, un trentenaire, l’air content de lui, s’étire au soleil matinal. C’est Jérôme. Très rapidement nous comprenons que le menteur compulsif, c’est lui. Il ment pour tout : se faire plaisir, ne pas faire de la peine, faire mal aussi, s’échapper de sa vie, exister d’une autre manière… Rattrapé par la « malédiction » salvatrice, tous ses mensonges vont prendre vie. Et franchement c’est à hurler de rire, même si le sujet creuse discrètement le thème du remord.
Un rythme soutenu donne l’occasion à Tarek Boudali (Jérôme) de briller de manière quasi insolente dans ce film qui pourtant ne manque pas d’autres comédiens de grand talent, dont Artus, Pauline Clément (de la Comédie française), l’inénarrable Bertrand Usclat, etc. Si vous voulez savoir pourquoi Thomas Pesquet n’a pas pu prendre sa fusée ou encore pourquoi les baleines migrent tous les ans dans la baie de Nice, entre autres choses que vous ignorez j’en suis sûr, courez voir le dernier opus d’Olivier Baroux, je vous garantis une heure et demie de rires…bienvenus de nos jours.