Harold Cobert publie Périandre aux Editions Robert Laffont. Une relation mère-fils déroutante.
Une femme tombe enceinte. Le petit garçon naît et aussitôt s’installe une relation fusionnelle. La mère est totalement fascinée, obnubilée par son fils. Elle le veut sans arrêt près d’elle. Elle observe tous ses comportements, les anticipe même. Rien ne peut, ne doit les séparer. Pas même le père qui laisse faire. Il est souvent en voyage d’ailleurs, et cela arrange la mère. A tel point qu’elle ne remarque pas que le couple se disloque et finit par se séparer. Qu’importe, elle a déjà reconstruit un couple avec son fils. Une relation qui se déplace de plus en plus et qui devient inquiétant, trouble.
Au nom de ma mère
De son côté, le garçon adore sa mère. Il ne cherche ni à s’en détacher, ni à se rebeller. Au contraire, lui aussi veut rester auprès d’elle et ne supporte pas la présence d’un tiers. Et, lorsqu’il faut aller à l’école, c’est une déchirure pour les deux. La mère n’accepte pas l’idée que d’autres interfèrent. Elle fera avec, se faisant aimer par tous les amis de son fils. Elle autorise ce que les autres parents interdisent. Encore une histoire de limite. Avec elle, tout est léger, facile, enivrant. Mais pourra-t-elle préserver cette relation encore longtemps ? Les interrogations sont nombreuses à mesure que le texte défile. Et l’inévitable semble toujours approcher.
Dans Périandre, Harold Cobert parle d’un sujet délicat avec justesse. Il ponctue sa narration avec le récit du mythe de Périandre, une histoire d’inceste qui s’imbrique à son histoire moderne. La dramatisation en est d’autant plus forte et vertigineuse. Avec un tel postulat, il était difficile de mêler légèreté et perversion. L’auteur y réussit parfaitement !