Un régal de chaque instant
Remplaçant derrière la caméra Michael Engler (Downton Abbey / 2019), Simon Curtis prend la main de la famille Crawley pour lui faire passer le cap du 19ème siècle. Hautement savoureux. Un bijou !
Revoici la saga Downton Abbey sur nos écrans pour un film réunissant à nouveau l’ensemble des acteurs de la série et du long métrage précédent. Certes, si vous n’êtes pas familier des 6 saisons qui, de 2011 à 2016, ont transformé Downton Abbey en bestseller planétaire télévisuel, vous aurez peut-être un peu de mal à vous y retrouver. Qu’à cela ne tienne, le film sous rubrique est assez bien ficelé pour que vous puissiez suivre sans difficultés.
Nous sommes en 1928. Alors que Robert Crawley (Hugh Bonneville) apprend la visite d’un notaire réclamant la présence de toute la famille, voici qu’il reçoit l’appel d’un certain Jack Barber, réalisateur de cinéma hollywoodien. Ce dernier lui demande un rendez-vous. Tout d’abord, épisode notaire. Celui-ci dévoile un héritage que vient de recevoir la comtesse douairière Violet Crawley (Maggie Smith), une somptueuse demeure sur la Côte d’Azur. Stupeur et quelques tremblements.
Pourquoi feu le Comte de Montmirail aurait-il laissé ce palace à Violet ? Episode cinéma : Jack Barber a repéré Downton Abbey comme cadre idéal pour tourner son prochain film : Le Joueur. Re-stupeur et indignation. Comment, ce manoir plus que centenaire devrait accueillir des comédiens ? Si certains domestiques se réjouissent à l’idée de côtoyer des stars, lords et ladies se posent mille questions. Sauf que Mary glisse à l’oreille de son cher papa Robert qu’en fait les comptes ne sont pas au beau fixe et que la toiture commence sérieusement à flancher.
Ok pour le film mais en attendant il partira avec quelques-uns de sa maisonnée et de sa domesticité en France pour voir exactement ce qu’il résulte de cet héritage. Deux histoires dans le même film. D’un côté, qu’allons-nous apprendre sur la jeunesse de Violet… De l’autre, comme en écho à la célèbre comédie musicale de Stanley Donen et Gene Kelly : Chantons sous la pluie, le tournage va passer du muet…au parlant, avec les problèmes que l’on connaît.
Et tout cela dans cette ambiance so british inégalable, sommet d’élégance et de kitsch assumé, avec des clins d’œil amusants sur la star masculine du film qui n’est peut-être pas aussi tombeur de dames que… Les costumes, les cadrages, les éclairages, la direction millimétrée des comédiens, le montage, des artistes ne faisant qu’un avec des personnages qu’ils possèdent au plus intime de leur talent, le bonheur complet. A voir toutes affaires cessantes ! En VO impérativement !