Des Crevettes inénarrables
Après 600 000 entrées pour un premier opus en 2019 aussi hilarant qu‘émouvant, le duo des réalisateurs nous ramène dans « La Revanche des Crevettes pailletées » au sillage coloré de cette improbable, et pourtant authentique, équipe de waterpolo gay écumant la planète pour des compétitions conjuguant sport et débordements en tous genres.
Revoici donc Les Crevettes pailletées en partance pour les Gay Games de Tokyo. Leur périple passe par la Russie où ils se retrouvent coincés lors d’une escale qui n’en finit pas. Les joyeux drilles ne tiennent pas en place dans cet hôtel miteux et décident d’aller faire la teuf, voire plus, dans la nuit moscovite. Mauvaise idée assumée car ils savent tous parfaitement que ce pays est le plus homophobe de la planète. Ce qui doit arriver…
Pour les nouvelles aventures de nos chères Crevettes pailletées, un nouveau a été convié par leur entraineur Matthias. Il s’agit d’une star de ce sport, Selime (Bilal El Atreby, une découverte majeure). Matthias le pense gay. Bon, en fait c‘est un peu/beaucoup plus compliqué.
Dans ce film qui percute une horrible actualité, les réalisateurs nous montrent l’épouvantable situation de la communauté LGBT dans le plus grand pays du monde…en surface. Virtuoses jusqu’à la moindre punch line, ils parviennent à tirer des situations les plus douteuses et scandaleuses, des scènes au comique irrésistible. Cognant fort sur les thérapies de conversion que doivent subir les homosexuels en Russie, thérapies interdites en France depuis…2022, le scénario glisse habilement sur une scène finale digne du meilleur…James Bond ! Avec lac gelé à la clé.
Le film « La Revanche des Crevettes pailletées » vous fera rire, c’est certain car il est celui de grands réalisateurs et de comédiens parfaits qui connaissent leur métier : Nicolas Gob, Bilial El Atreby, Michaël Abiteboul, David Baiot…. Sauf que voilà, tourné en Ukraine il y a deux ans, toute l’équipe sait que certains des techniciens et comédiens du cru défendent aujourd’hui leur pays arme à la main. Du coup si on rigole moins, ce n’est pas une raison pour ne pas penser fort à eux.