Depuis le 22 février, l’exposition “Passage…N’oublie pas ce que tu vœux” s’est installée à l’espace culturel d’Odyssud de Blagnac. Une collaboration entre deux œuvres, articulées autour de la notion du vœu. Espoirs et voyage sensoriel, la rédaction a tenté l’expérience.
Dès les premiers pas, une multitude de sons parviennent à l’oreille du visiteur. Le long d’un couloir d’une dizaine de mètres, lumières, vrombissements, activités, rires ou échos aquatiques se font entendre. Aux mouvements de la marche, à l’arrêt net du corps, ou à l’agacement d’une course, le couloir réagit à son visiteur avec émotions. Nous sommes au cœur de l’expérience “Passage”.
“Passage” à Odyssud : entendre l’idéal
Dans ce grand couloir blanc, c’est une quarantaine de vœux que Marin Bonazzi a réussi à capturer avec “Passage”. “Le défi a été d’adapter l’œuvre à la notion de vœu. D’habitude, c’est le souvenir qui est intégré à l’intérieur. Dit comme cela, la nuance a l’air évidente, mais en application, il a fallu enregistrer des choses qui étaient abstraites, symbolique… Le souvenir est clair, marquant, le vœu, lui, est symbolique, idéal”, explique Marin Bonazzi.
Composée de nombreux capteurs et lumières, “Passage” se présente en une machine à la complexité dissimulée. Apaisante ou colérique, l’œuvre se personnifie en confidente aux émotions changeantes. Le son d’un skateboard, d’un jeu, d’un éclat de rire ou d’un déplacement, des dizaines de volontés se superposent au passage du visiteur. “Passage possède une réelle faculté à reconnecter le public à ses sens. On ne fait que trop peu de fois attention à notre univers sonore, cette œuvre propose de s’y atteler à nouveau”, décrit le créateur.
“On oublie souvent que la médiation artistique passe aussi par l’interaction avec d’autres créations”
À l’initiative de ce projet, une collaboration entre la compagnie Créature de Lou Broquin, et l’installation sensitive “Passage” élaborée par Pierre Jodlowski et Marin Bonazzi. “Cette exposition a vu le jour en sortie de confinement. Nous avions l’envie de créer quelque chose pour reconnecter la population à son environnement, à sa notion d’espoir. Planifier des choses était devenu presque impossible, alors nous avons invité le public à décrire ses vœux, évoquer son monde idéal. Puis, une fois le premier recueil de vœux établi, nous avons voulu prolonger l’expérience, transformer encore cette collecte inspirante. L’idée de travailler avec l’œuvre “Passage” s’est ainsi faite naturellement. On oublie souvent que la médiation artistique passe aussi par l’interaction avec d’autres créations”, explique Lou Broquin, directrice artistique de la compagnie Créature.
Dans un premier temps donc, l’exposition invite le regard du passant à arpenter des vœux collectés auprès d’habitants de Blagnac et des environs, eux même retranscris sous forme de dessins, de collages, ou encore de peintures par d’autres volontaires. “Cette collecte a pu se tenir auprès de 140 vœux approximativement. Ensuite, un questionnaire a été donné pour saisir les dimensions sensorielles et matérielles du vœu donné. Ce processus nous a permis de travailler à la fois sur les retranscriptions visuelles de la partie tableaux, et sonores de l’œuvre “Passage”, précise la directrice artistique. Rêve d’évasion, de voyage, de paix, d’égalité, de passion ou d’utopie, l’exposition aborde le vœu sous toutes ses formes. La création “Passage”, quant à elle, y donne vie.
“Ces œuvres complémentaires sont une réussite”
Enfin, de son côté, le public semble se montrer réceptif à l’ensemble de l’exposition. “Je me souviens de classes qui étaient venues au début du mois. Les mots qui en sont le plus ressortis, c’est « sérénité « et « joie ». Les élèves, qu’ils soient petits ou grands, ont tous témoigné d’une curiosité envers les mots affichés sur les murs, ou à l’expérience troublante de “Passage”. Ces œuvres complémentaires sont une réussite”, conclut Odyssud.
Si l’exposition “Passage… N’oublie-pas ce que tu vœux” vous intrigue, elle se tient encore jusqu’au 26 mars 2022 en entrée libre. Du mardi au samedi entre 13h et 18h.