Grande soirée à la Halle en ce début de printemps pour le samedi 26 mars à 20H. En effet, dans le cadre du Cycle Grands Interprètes, nous pourrons retrouver en concert le grand chef Myung-Whun Chung à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Radio-France. Il dirigera le Concerto pour piano n°23 en la majeur, K. 488 de Mozart et en sera aussi le soliste. Après l’entracte, ce sera la Symphonie n°3 en mi bémol majeur, “Eroïca“ de Beethoven.
Wolfgang Amadeus Mozart
Le 27 janvier 1756 à Salzbourg – le 5 décembre 1791 à Vienne
Concerto pour piano et orchestre n°23 en la majeur, K. 488
I. Allegro
II. Adagio
III. Allegro assai
Durée : 25 ‘ environ
Dans sa brève existence, trente-cinq ans, il n’a pas moins composé vingt-cinq concertos pour ce piano-forte et orchestre, plus un concerto pour deux pianos et un autre pour trois. Cette petite partie de son immense œuvre est l’une des plus remarquables par la prodigalité de l’invention mélodique, la grâce de l’écriture instrumentale et une liberté dans la forme étonnante, cette légèreté aérienne. Bizarrement, mais pas tout à fait, à quelques exceptions près, ces concertos ont vu le jour pendant les mois d’hiver. La raison en est simple. En principe, Mozart compose ce type d’ouvrage pour des manifestations bien définies. Ces concerts nommés “académies“ étaient organisés uniquement pendant les mois d’hiver, quand la noblesse séjournait dans ses résidences citadines. La période du Carême, capitale, conférait aux concerts un regain d’activité, les théâtres faisant alors relâche pendant plusieurs semaines.
C’est ainsi que pour l’hiver 1785-86, il ressort une trilogie à laquelle appartient le N° 23. Il est encadré par le N°22 et le N°24. Leur caractéristique commune est bien l’emploi de la clarinette alors que, fait frappant, les trois suivants et derniers seront orchestrés sans cet instrument qui le passionne. Dans l’orchestre da camera (de chambre) on note, une flûte, deux clarinettes, deux bassons, deux cors, deux violons, un alto et une contrebasse. Le compositeur n’a gardé que les instruments “doux“, écartant les timbres plus incisifs du hautbois et de la trompette, ainsi que les timbales. Les cors sont simples, normalement ! au son moins “gros“ que les modernes à pistons. Les clarinettes doivent être en la ! au timbre également plus voilé que celles en si bémol !
Et l’on retrouve bien la composition en trois mouvements : vif-lent-vif.
Allegro : Comme souvent chez Mozart, le tutti initial du premier mouvement joue un peu le rôle d’une brève ouverture d’opéra, où les deux premiers thèmes sont exposés. Vous surveillerez le premier, vif, mais sans exubérance, le second plus caressant tandis que le piano va faire son entrée, toute simple, reprenant le premier sujet, l’ornant délicatement ; un bref rappel de la ritournelle orchestrale,……
Adagio : il est l’une des inspirations les plus magiques de Mozart, sans doute le mouvement le plus sublime qu’il ait jamais écrit pour le clavier. À peine cent mesures pour cette phrase fondée sur un rythme de sicilienne et dans laquelle s’exprime une mélancolie qui vous transporte direct jusqu’à Chopin. Tout se termine dans la discrétion et la grâce. Sur des pizzicati des cordes, la mélodie s’évanouit peu à peu et disparaît dans un dernier pianissimo. Pas d’alanguissement superflu. Les choses étant dites, on se retire sur la pointe des pieds, comble de la politesse !
Allegro assai : plein de verve et d’alacrité, le thème est présenté à découvert par le piano puis repris à l’orchestre et suivi d’une réponse par les cordes et les vents. Le concerto s’achève dans la gaieté générale, avec quelque chose d’un peu fou. La grande ritournelle du tutti initial se mêle enfin au trait final du soliste et conclut brillamment cette page particulièrement riche.
Ludwig van Beethoven
[Bonn, le 16 ou 17 Décembre 1770 – Vienne, le 26 Mars 1827]
Symphonie n°3 en mi bémol majeur, “Sinfonia Eroica”, opus 55
I. Allegro con brio
II. Marcia funebre – adagio assai
III. Scherzo – allegro vivace
IV. Allegro molto
durée ~ 48 à 50 mn
Elle fut dédiée au prince Lobkowitz, l’un de ces principaux protecteurs.
La première audition eut lieu chez le Prince, courant août 1804 avec un orchestre de vingt-huit musiciens.
La première exécution publique, le 7 avril 1805 au Theater an der Vien, à Vienne.
Elle fut publiée en 1806 avec le titre suivant : Sinfonia grande-Eroica – per festaggiere il sovvenire di un grand’Uomo (pour célébrer le souvenir d’un grand homme).
Le premier titre Buonaparte, fut remplacé par Héroïque, et voici pourquoi :
Au printemps de l’année 1804, la mise au net de l’Eroïca est achevée. Se pose la question de savoir qui aurait inspiré l’idée puis l’écriture de la symphonie. On raconte qu’un certain général Bernadotte, à ce moment-là ambassadeur de la jeune république française auprès de la cour impériale, lui suggéra de composer une symphonie sur Bonaparte, alors simple Premier Consul. Or, Beethoven est un démocrate convaincu. Ces phrases soulignées dans un de ses livres en témoignent :
« Ne faisant jamais rien,
Ne disant jamais rien pour abuser du peuple,
Comme c’est la façon des rois de sang divin qui persécutent l’un
Et favorisent l’autre. » Odyssée – IV.
Le porteur des espoirs des plus grands esprits du temps est donc pour lui tout à fait l’homme destiné à exporter les idées de la Révolution dans le monde entier.
Mais on lui porte la nouvelle que Bonaparte s’est proclamé empereur. Il s’écrie alors : « Ce n’est donc rien qu’un homme ordinaire ! Maintenant il va fouler aux pieds tous les droits des hommes ; il ne songera plus qu’à son ambition ; il voudra s’élever au-dessus de tous les autres et deviendra un tyran ! ». Il va raturer rageusement la dédicace et mettre un nouveau titre.
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Les Grands Interprètes
vendredi 30 mars 2022
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