Du graff au vitrail
Naëlle, jeune femme un brin rebelle, travaille sur un chantier d’insertion. Elle se rêve en graffeuse car elle en a les talents. Cela va interpeller Hélène, sa responsable. Cette dernière décide de la présenter à son ami Paul, un Compagnon spécialisé dans le vitrail.
La rigueur, la créativité et l’intérêt de ce nouveau métier n’échappent pas à Naêlle. Par contre la discipline et les codes qui structurent la vie dans une Maison de Compagnons sont pour elle un véritable repoussoir… Sur cette trame, François Favrat réalise un véritable docu-fiction sur le compagnonnage. Aidé en cela par de véritables Compagnons issus de la Maison des Compagnons de Nantes, où fut tournée la plus grande partie des scènes de ce film, le réalisateur souligne aussi bien l’ambiance de vie en communauté que les rites de passage de cette institution plus que millénaire.
Entre chants consacrés, rituels de discipline et d’accueil ou de départ, exigence dans le travail, c’est tout un univers ultracodé qui nous est dévoilé, avec sa rigidité que l’on sait synonyme d’excellence. Outre des acteurs non-professionnels, dont d’authentiques Compagnons, le film réunit à l’écran Najaa (Naêlle), Agnès Jaoui (Hélène) et Pio Marmaï (Paul). En creux, une réflexion : comment donner un sens à sa vie en se tournant vers une tradition basée sur l’apprentissage du geste et la transmission du savoir ? Nous la savons tous, les Compagnons parcourent le monde entier, convoités par les entreprises et les particuliers comme de véritables trésors. Un film un rien austère, certes, mais…salutaire. Tout n’est peut-être pas perdu dans cette époque d’apprentis…sorciers !