C’est avec Ruth Vega Fernandez, Adèle Haenel et sept poupées que Gisèle Vienne fait coexister au plateau plusieurs réalités, plusieurs frises temporelles qui révèlent la complexité de l’intime. L’Étang fait parler les silences.
Le jeune Fritz simule son suicide, une noyade cruellement orchestrée, pour attirer l’attention de sa famille qui ne lui manifeste que trop peu d’affection. Lorsque la supercherie est découverte, contre toute attente, Fritz n’est pas puni. Le dialogue qui s’ensuit avec sa mère, pourtant sévère, est d’une douceur infinie, telle une déclaration d’amour.
Dans ce texte de jeunesse offert en toute intimité à sa sœur Fanny, Robert Walser écrit sur l’audace et l’effronterie délicieuses d’un enfant face au monde qu’il arpente. Peu de mots, vingt-quatre petites scènes et l’essentiel est là. Gisèle Vienne se saisit de ce texte pour interroger les voix multiples qui composent nos perceptions et leurs différentes strates de langues : ce qui est dit et ce qui est en nous, enfoui, rêvé, fantasmé et parfois même regretté.
Cette pièce a été créée en souvenir de Kerstin Daley Baradel, comédienne et collaboratrice de Gisèle Vienne, décédée en juillet 2019, avec laquelle ce travail a été développé si intimement.
Avec collaboration avec le Théâtre Sorano.
Théâtre Garonne
du mercredi 13 au samedi 16 avril 2022
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