Dans les pensées de Gustav Mahler
Robert Seethaler publie Le dernier mouvement chez Sabine Wespieser Editeur. Il raconte une traversée en mer qui immerge dans les souvenirs de Mahler.
l fait froid, Gustav Mahler s’entoure d’une chaude couverture et attend son thé. Il est à bord de l’Amerika, le paquebot qui le ramène en Europe. Mais cette traversée n’est pas comme les autres. Gustav Mahler, affaibli, se remémore le passé. Entre joies et déceptions. Surprises et malheurs. La vie n’a pas toujours été paisible. Comme ce voyage où il s’agace facilement. Et le jeune garçon qui doit le servir en fait les frais. Malher est âpre et incisif. Peu importe, le garçon qui lui a été assigné reste calme, on lui a dit que ce client est spécial. Un musicien. Alors il l’appelle monsieur le directeur, ce qui irrite encore plus le compositeur. Mais pourquoi est-il si obscur ? Pourquoi autant de méfiance ? Robert Seethaler retrace dès lors le parcours de Gustav Malher.
Une vie agitée
Il suffit d’un bruit, d’une sensation pour que Gustav Mahler s’échappe de son corps souffrant et s’égare dans ses pensées. On y rencontre des décors. Celui d’une maison à la montagne. Des journées insouciantes et joyeuses. Le plaisir d’aller nager longuement. Puis c’est le bonheur de composer et travailler avec assiduité et acharnement. Un labeur récompensé en dirigeant l’Opéra de Vienne qu’il révolutionne. Mais les souvenirs sont aussi ceux de l’intime. De sa rencontre et de son union avec Alma, femme d’une grande beauté et d’une patience infinie. Alma qui attend, qui se plaint rarement, mais qui pourrait s’éloigner, se lasser. Puis, demeure la grande blessure de Mahler, la mort de sa fille aînée qui n’était, alors, qu’une enfant.
Robert Seethaler accompagne avec force les réminiscences de l’artiste. Mais il s’agit aussi de pudeur, de douceur et de musicalité. On se laisse bercer par ce récit intime qui dit tant de la fragilité et de la passion d’un homme. Une lecture somme toute étincelante !