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Orchestre national du Capitole – Tugan Sokhiev (direction) / Haochen Zhang (piano)

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Le 17 février prochain, Tugan Sokhiev retrouve son Orchestre national du Capitole ainsi que le jeune pianiste Haochen Zhang. Initialement prévu pour le concert du 10 septembre 2020. Haochen Zhang avait dû déclarer forfait, retenu à l’étranger par les contraintes liées à la crise sanitaire. Le programme de cette rencontre associe Serguei Rachmaninov et Richard Strauss.

Haochen Zhang © Benjamin Ealovega

Né à Shanghai, Haochen Zhang, a reçu de nombreuses récompenses internationales, notamment le premier prix du treizième concours international de piano Van Cliburn en 2009, devenant ainsi l’un des plus jeunes lauréats de l’histoire du concours. Haochen Zhang a participé à de nombreux festivals et concerts parmi les plus importants du monde, notamment les BBC Proms avec Long Yu et l’Orchestre philharmonique de Chine. Il a également joué avec divers orchestres comme l’Orchestre de Philadelphie, l’Orchestre philharmonique de Munich ou encore l’Orchestre symphonique de Londres.

Le jeune pianiste sera à Toulouse le soliste du mythique Concerto pour piano et orchestre n° 2 de Rachmaninov. Les circonstances de la création de cette célèbre partition sont liées au désastre qui a accompagné le concert du 15 mars 1897 à Saint-Pétersbourg, durant lequel Alexander Glazounov, plongé dans un état d’ébriété avancé, dirigea la Première Symphonie du jeune Rachmaninov alors âgé de 24 ans. Le désastre de cette création entraîna chez Rachmaninov une véritable dépression. Pendant de nombreux mois, il abandonne toute envie d’écriture. Il ne s’en remet que grâce à une psychothérapie. C’est le triomphe de son Deuxième Concerto pour piano qui permet au jeune Rachmaninov de retrouver le goût de composer. Reconnue pour sa difficulté et notamment pour la taille des mains qu’elle requiert du pianiste, avec des dixièmes à jouer d’une seule main, l’œuvre fascine le public par la beauté de ses thèmes. Cette fascination ne s’est jamais démentie au point d’intégrer cette partition dans certains films célèbres comme Brève Rencontre de David Lean en 1945 ou Partir, revenir de Claude Lelouch en 1985.

Le programme de ce concert toulousain du 17 février comprend également deux des plus célèbres poèmes symphoniques de Richard Strauss : Till Eulenspiegel (traduit en français comme Till l’Espiègle) op. 28 et Don Juan, op. 20. Inventé ou plutôt développé par Franz Liszt, le concept du poème symphonique offre à Strauss un terrain d’expérimentation qui lui permet de faire exploser les cadres formels de la musique symphonique. Ce genre s’appuie en outre sur un élément extra-musical qui suscite l’imagination de l’auditeur. Composé en 1888 à l’âge de 24 ans, Don Juan s’inspire d’un poème de Lenau, poète tragique mort interné dans un asile et qui incarne le personnage torturé si cher aux romantiques. Till l’Espiègle, composé en 1894-1895, se situe entre Mort et Transfiguration et Ainsi parlait Zarathoustra, bien avant ses opéras majeurs.

Ces deux partitions brillantes mettent en évidence la science incomparable de l’orchestration qui fait de Richard Strauss l’un des compositeurs les plus doués dans ce domaine, à côté d’Hector Berlioz qu’il admirait profondément.

Serge Chauzy

Orchestre national du Capitole
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