L’Orchestre national du Capitole reprend la tradition de l’opéra en version de concert. Ce soir-là, sur le plateau de la Halle aux Grains, chanteurs et musiciens s’associent dans l’exécution du tout premier opéra de Giacomo Puccini, Le Villi, une œuvre à redécouvrir. A cette occasion, la cheffe romaine Speranza Scappucci revient diriger l’Orchestre dans son répertoire d’élection.
Le Villi est un opéra-ballet en deux actes écrit en 1883 par Giacomo Puccini sur un livret de Ferdinando Fontana, peu après avoir obtenu le prix de composition au conservatoire de Milan. C’est son professeur, Amilcare Ponchielli (l’auteur de La Gioconda), qui lui a suggéré de participer, avec cette œuvre, au concours mis en place par l’éditeur Sonzogno. Pourtant, l’opéra de Puccini non seulement n’a pas gagné, mais il n’a même pas été classé dans les 5 (sur 28) considérés dignes d’une mention !
Le librettiste, Ferdinando Fontana, puise le sujet de l’opéra dans le récit d’Alphonse Karr Les Willis (1852), lui-même inspiré du ballet Giselle (1841) mis en musique par Adolphe Adam sur un livret de Théophile Gautier. La source des Villi – créatures fantastiques, qui vengent impitoyablement l’amour bafoué – se trouve dans une ancienne légende, originaire de l’Europe centrale et très connue en Autriche. De semblables sujets fantastiques, riches en allusions magiques et métaphysiques, étaient à la mode dans l’Italie du nord de cette époque, recherchés en particulier par les membres de la Scapigliatura, ce mouvement littéraire auquel appartenait Fontana. Le sujet a de quoi exciter l’imagination du jeune compositeur. Après ses fiançailles avec Anna, Roberto doit se rendre à Mayence pour régler des affaires familiales. Mais là-bas, il se laisse séduire par une sirène et oublie sa fiancée. Délaissé par sa maîtresse, le jeune homme rentre au pays pour implorer le pardon d’Anna. Mais il est trop tard : la jeune femme est morte de douleur. Son fantôme visite Roberto, puis les Willis emportent le traître dans une danse mortelle.
Speranza Scappucci, qui dirigea avec grand succès Cosi fan tutte la saison dernière au Théâtre du Capitole, sera donc à la Halle aux Grains le 5 février, à la tête de l’Orchestre national et du Chœur du Capitole, avec des solistes remarquables, pour ce rare opéra de jeunesse de Puccini, dans une version mise en espace par Marie Lambert.
Sur la scène lyrique comme dans le répertoire symphonique, la cheffe italienne anime chacune de ses interprétations d’une énergie et d’un sens aigu de la dramaturgie. Elle sera entourée, outre du Chœur du Capitole, dirigé par Patrick Marie Aubert, de la soprano Joyce El-Khoury, du ténor Luciano Ganci et du baryton Alexandre Duhamel.
Orchestre national du Capitole
Site Internet • Billetterie en Ligne