Des personnalités toulousaines dévoilent à Culture 31 leurs goûts, leurs passions, leurs jardins secrets, le tout devant l’objectif de Pierre Beteille.
Né en 1985 à Toulouse, Guillaume Sire a fait ses études à Montréal, Milan et Paris. C’est en 2007 qu’il publie son premier roman, Les Confessions d’un funambule, aux éditions de La Table Ronde. Suivront Où la lumière s’effondre (Plon, 2016), Réelle (Editions de l’Observatoire, 2018), Avant la longue flamme rouge (Calmann-Lévy, 2020, prix Orange du livre) et Les Contreforts (Calmann-Lévy, 2021). Par ailleurs, maître de conférences en sciences de l’information à l’Université Toulouse Capitole, il vient de fonder une troupe de théâtre, « Le sémaphore », qui prépare une pièce intitulée TracT (dont il est l’auteur) pour la saison 2025/2026 et dans laquelle il jouera également. En cette rentrée littéraire, Guillaume Sire publie un nouveau roman, Les grandes patries étranges (Calmann-Lévy), ainsi qu’un long poème, Conversion du minotaure, aux éditions Fata Morgana.
Ce que vous préférez dans l’écriture ?
C’est une façon de recevoir. En écrivant, j’ai l’impression d’écouter, de prendre, de comprendre et parfois, presque, de prier. J’aime son silence. J’aime son bruit silencieux. J’aime quand l’instrument, enfin, plie.
Ce que vous aimez le moins ?
C’est aussi une blessure. Quand on écrit et quand on lit, on s’ouvre au meilleur comme au pire. Alors on se fatigue, on s’éreinte, on s’apitoie… Tout cela dans une solitude insondable !
Les écrivains qui vous ont donné envie d’écrire ?
Les grands stylistes du dix-neuvième : Vigny, Musset, Gautier, Stendhal, Sand,
Flaubert, Barbey, Bloy. Et au vingtième les hussards : Laurent, Nimier, Blondin ; et les sud-américains : García Márquez, Alejandro Carpentier, Lezama Lima.
Votre livre de chevet ?
Le Nid de Cendres de Simon Falguière.
Quand vous écrivez un roman, vous avez besoin de…
Du bon vin, des amis, de longue soirée, l’amour. Le calme non, la lecture pas trop… J’ai besoin d’ennui. J’ai besoin d’anxiété. Et d’une joie consubstantielle à cet ennui et à cette anxiété.
Ce qu’il y a de progressiste en vous ?
Mon conservatisme. Il progresse de jour en jour.
De conservateur ?
Mon progressisme. Il me conserve de mieux en mieux.
Votre personnage historique favori ?
Abraham.
Votre personnage de fiction préféré ?
Ulysse.
La personne vivante ou disparue avec laquelle vous aimeriez passer une soirée ?
Le cuisinier Pierre Gagnaire.
Le métier que vous auriez pu exercer ?
Boucher.
Le don ou le talent que vous aimeriez avoir ?
Le dessin.
Le défaut pour lequel vous avez de l’indulgence ?
L’inconséquence.
Le conseil que vous n’avez pas suivi ?
« Ne t’en fais pas. »
Le film dont vous ne vous lassez pas ?
Les Temps modernes de Charlie Chaplin.
La musique ou la chanson qui ne vous quitte pas ?
La musique de Damien Saez.
Votre série télévisée préférée ?
Game of Thrones.
Le cadeau que vous offrez le plus souvent ?
Le livre Vous serez comme des dieux de Gustave Thibon.
La boisson qui vous rend meilleur ?
Le vin du domaine de l’Anglore.
Votre plat favori ?
Le turbot rôti.
L’odeur qui vous enivre ?
Le tabac.
La mode qui vous laisse indifférent ?
La délation.
Votre usage des réseaux sociaux ?
Je déteste. J’ai presque tout arrêté. Bientôt, je balancerai aussi mon téléphone.
Un paysage ou un lieu qui vous apaise ?
Les montagnes d’Alaric, dans les Corbières.
Le pays ou la ville où vous pourriez vivre ?
Bangkok.
Le voyage dont vous rêvez ?
Je voudrais aller au Moulin de l’Hydre, travailler avec Simon Falguière.
Ce que vous préférez à Toulouse ?
Juin et septembre.
Ce que vous aimez le moins ?
Novembre.
Votre devise ?
« Le silence surtout, quant au reste… »
Coup de cœur
« Le spectacle Idylle de la compagnie « KS ». C’est un morceau de bravoure à deux, un homme et une femme, c’est du théâtre, du cirque, du jonglage, de la danse, de la magie, des disputes, des retrouvailles… Une vraie histoire d’amour ! Je l’ai vu cet été au festival « Grand R », mais je crois que c’est encore joué dans la région. Il faut guetter le site de la compagnie : https://lacompagnieks.com »
Propos recueillis par Christian Authier
Guillaume Sire © Pierre Beteille