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Largo Winch d’Olivier Masset-Depasse

by Anthony del Puerto

Revoici le héros de la célèbre bd signée Philippe Francq et Jean Van Hamme, j’ai cité Largo Winch. Sa troisième apparition sur grand écran a été confiée au réalisateur belge Olivier Masset-Depasse. Ce dernier en profite pour nous faire faire un petit tour du monde alors que notre héros doit se confronter avec les fantômes de son passé.

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 Largo (Tomer Sisley) et Bonnie (Elise Tilloloy) – Crédit : Pan Distribution/Guillaume Van Laethem

En 2008 et en 2011, devant la caméra de Jérôme Salle, Largo Winch faisait ses premiers pas sur grand écran, déjà avec Tomer Sisley dans le rôle-titre. Si le réalisateur de ce troisième opus est un nouveau venu dans le monde du film d’action, les ingrédients de la bd (13e et 14e épisodes) sont toujours les mêmes : de l’action, du voyage et toujours ce malheureux Largo que des méchants veulent dézinguer pour des raisons bien sûr fallacieuses.

Cette fois, ils vont aller beaucoup trop loin pour le richissime héritier de l’empire W. En pleine jungle birmane, ils enlèvent Noom, son fils. Largo ne va plus avoir qu’un but dans sa vie : le retrouver, quitte à laisser quelques sanglantes traces sur son passage.  Et tout en déjouant des trahisons de toutes sortes. Y compris financières…

Ceci posé, comment vous dire ?

Encore une fois le rituel scénaristique est le même : des bastons à tous les étages, des cascades monstrueuses effectuées par Tomer Sisley himself, des raccourcis et autres ellipses déstabilisantes, des paysages grandioses, une touche d’écologie au passage, etc.  Demeure LE personnage central, Largo Winch, dont le 7e art n’arrive pas à cerner les contours.

Trop flou dans son regard, ses attitudes, il ne peut en aucun cas rivaliser avec les James Bond, Jason Bourne ou autre Ethan Hunt. Ce ne sont certainement pas les pectoraux de l’acteur qui sont en cause, mais plutôt, si ce n’est le comédien lui-même, un personnage difficile à animer.

Avec lui, cette fois, une jeune activiste écolo, Bonnie (Elise Tilloloy).

Elle s’accroche à Largo façon instagrameuse déchaînée et comique, faisant des selfies en pleine fusillade (?). James Franco et Clotilde Helme assument la partie sombre du drame du mieux qu’ils peuvent. Et pourtant, le film n’arrive pas à décoller. Trop de thèmes, trop de genres, trop de tout et pas assez de cette chair donnant un semblant indispensable de réalisme à ces aventures. A l’évidence il y aura une suite…

Se laisse voir mais aussi vite oublier.

Robert Pénavayre



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