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Les Pistolets en plastique de Jean-Christophe Meurisse

by Anthony del Puerto

Drôlement…sanglant

Que pouvait-on attendre d’autre de la part du fondateur et metteur en scène de la Compagnie de théâtre Les Chiens de Navarre ? Après Apnée (2016) et Oranges sanguines (2021), nous étions prévenus. Et nous ne sommes pas déçus !

Foutraque, absurde, déjanté, sanglant, drôle avec un brin de regard acide et réaliste sur notre temps et la passion de nos contemporains pour les faits divers les plus dramatiques.

Pistolets
Delphine Baril (Léa) et Charlotte Laemmel (Christine) – Crédit : Bac Film

Largement inspiré de l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès et de la bévue monumentale de la police écossaise ayant gardé à vue pendant 3 jours un innocent français en lieu et place du monstre ayant assassiné toute sa famille puis s’étant volatilisé, Jean-Christophe Meurisse nous livre une pochade irrésistible de drôlerie (avec avertissement pour les âmes sensibles tout de même).

Le film, structuré sous forme de saynètes reliées par un fil rouge pas très tendu (à vrai dite), nous met dans les pas de deux enquêtrices web, Léa (Delphine Baril) et Christine (Charlotte Laemmel).

Elles passent leur temps à tenter de résoudre des affaires criminelles. Et avec le drame cité ci-dessus, elles ont de quo

i faire. Cela nous vaut de croiser quelques personnages très haut en couleurs. Dès la scène d’ouverture, dans le repère de médecins légistes (Jonathan Cohen irrésistible), le ton est donné. Le décalage va être vertigineux. 

Des séquences sont d’ores et déjà cultes. Pour n’en citer qu’une (je vous laisse le plaisir de la découverte…), celle réunissant, via une visio conférence, des policiers danois tirés à quatre épingles, face à deux membres de la DGSE française, plus que douteux et incapables de communiquer en anglais (Vincent Dedienne et Aymeric Lompret) est à hurler de rire. Porté par des dialogues savoureusement drôles, ce film l’est aussi par des comédiens épatants.

Citons également Laurent Stocker dans le rôle de l’assassin en fuite se payant du bon temps sous le soleil, Gaétan Peau (c’est lui le malheureux interpellé à tort, et encore ce n’est rien…), Philippe Rebbot, Romane Bohringer, etc.

Certainement pas tout public, mais délicieusement trash.

Robert Pénavayre



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