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Sylvain Panas • Directeur régional Occitanie TotalEnergies

by Bruno del Puerto

« A l’heure du tout numérique et du chacun pour soi, la Culture apporte une ouverture au monde incomparable » Sylvain Panas, Directeur régional Occitanie TotalEnergies

Avec son Directeur régional Occitanie Sylvain Panas, TotalEnergies vient de faire son entrée chez Aïda, l’une des plus puissantes associations de mécènes françaises se consacrant à la musique classique, à l’opéra et au ballet au travers des activités de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, de l’Opéra national du Capitole de Toulouse et de son ballet. Ce jeune quadra, ingénieur de formation, marié à une Tarn-et-Garonnaise, papa de deux enfants, est né en Champagne mais a grandi en Bourgogne. Le voici depuis peu en terre occitane. Après avoir créé et dirigé quatre PME, il a intégré l’un des plus grands groupes pétroliers du monde, un groupe en pleine mutation tient-il à souligner.

Rencontre

Sylvain Panas
Sylvain Panas

Sylvain Panas, vous êtes le Directeur régional Occitanie de TotalEnergies. Quelle est votre activité ?

Les directions TotalEnergies France et Occitanie viennent d’être créées il y a juste deux ans pour répondre à un besoin de transformation de cette Compagnie dans l’hexagone. TotalEnergies est une société française présente dans plus de 120 pays. Son changement de nom il y a quelques années, de Total en TotalEnergies ne vous a pas échappé, ciblant de facto notre activité sur différentes énergies. Il y a encore peu de temps, la France ne représentait qu’une faible part d’activité dans notre modèle économique. Cette situation est en train d’évoluer. Le monde s’électrifie, TotalEnergies entend devenir un acteur majeur dans ce domaine, celui du mix-électrique et de sa décarbonation. Notre ambition est donc de produire de l’énergie renouvelable sur le territoire français. De nos jours, il faut savoir que l’énergie consommée en France c’est 25% de gaz, 25% d’électricité et 50% de pétrole. L’objectif est d’inverser ces rapports et de passer à 50% d’électricité. Or l’électricité est une énergie qui voyage très mal, contrairement au pétrole. Donc nous sommes dans l’obligation de la produire sur notre territoire grâce au levier que représentent les énergies renouvelables. Mon premier rôle est donc d’expliquer à toutes les acteurs de l’Occitanie notre transformation, nos orientations et nos projets. Je suis pour ma part basé à Toulouse mais je rayonne sur tout le territoire occitan, d’autant que nos activités rassemblent ici près d’un millier de collaborateurs. L’Occitanie est la région par excellence des énergies renouvelables en France et le tiers de mes équipes travaille sur cette transition au travers du photovoltaïque, de l’éolien, de l’offshore, etc.

TotalEnergies

Le plus grand hub d’Occitanie de recharge pour véhicules électriques a été inauguré en 2024 par TotalEnergies dans sa station Rocade Purpan.

Quel est votre rapport personnel à la Culture ?

Il est récent finalement. J’ai grandi à la campagne loin du spectacle vivant et des expositions mais, heureusement, j’ai eu accès très tôt à des livres. Mes études scientifiques m’ont permis de fréquenter des musées et le monde de l’art en général. C’est en arrivant à Toulouse, il y a deux ans, que j’ai réellement découvert la musique classique en assistant à un concert à la Halle aux Grains. Ce fut pour moi comme un Chemin de Damas, une véritable révélation. Je me souviens avoir été complètement submergé par l’émotion.

Le groupe auquel vous appartenez et que l’on ne présente plus, a une activité en termes de mécénat autant culturel, sportif, patrimonial, médical ou plus largement sociétal. Pouvez-vous rapidement nous en parler ?

Notre Fondation TotalEnergies a comme axe principal la jeunesse. Les mots de notre Président sont sur ce sujet sans ambigüités : pas un seul enfant ne doit rester sur le bord de la route. Nous sommes donc actifs auprès de différentes associations et fondations. Quelques exemples : la Fondation du patrimoine dont nous sommes le principal mécène pour accueillir des jeunes en chantiers d’insertion ; le mécénat conduit auprès des Ecoles de productions dans lesquelles nous accueillons des jeunes en mal de repères ; avec eux, nous reprenons tout à zéro et nous les amenons jusqu’à des études diplômantes qui aboutissent systématiquement à de l‘insertion dans le monde du travail. Nous sommes également mécènes de la Fondation Toulouse Cancer Santé. Nous finançons une chaire dédiée à la recherche sur le cancer du sein. Ces études débuteront en septembre 2024. Ce soutien représente un budget de 5 millions d’euros qui sera versé à la Fondation sur cinq ans.

Venons-en à Aïda. Depuis quand TotalEnergies est partenaire de cette association ?

Cela fait deux ans à présent. En fait, lorsque je me suis installé à Toulouse, j’ai été invité par l’Association Aïda pour profiter d’une représentation et, comme je le soulignai précédemment, j’ai vécu une soirée assez inoubliable et forte en émotions. J’ai donc souhaité à l’issue de cette première rencontre, mieux connaître Aïda et faire en sorte de l’accompagner.

Association Aïda
Orchestre national du Capitole de Toulouse – Tarmo Peltokoski

Puisque nous parlons ici spécifiquement de mécénat culturel, pourquoi le choix d’Aïda ?

Il y a clairement l’émotion musicale du concert, la qualité des artistes, la renommée de l’Orchestre national du Capitole, mais ce n’est pas tout. Il y a aussi et surtout l’humain. J’ai tout de suite compris que nous pourrions nous projeter en toute confiance. Mon contact avec Vincent Lauga (ndlr : Délégué général mécénat d’Aïda) a été déterminant grâce à son approche totalement ouverte. J’ai vite compris que nous allions pouvoir construire quelque chose ensemble dans la durée.

Sous quelle forme se traduit ce mécénat ?

Une première forme assez classique avec, en contrepartie de nos financements, des places pour les concerts privés de l’Association. Cela nous permet d’inviter des collaborateurs, des partenaires, des parties prenantes dans nos activités. C’est un point très fort car, si, à Toulouse, tout le monde se rend facilement à un match de rugby, assister à un concert classique à la Halle aux grains avec l’Orchestre national du Capitole, est une autre démarche. Certaines personnes semblent ressentir comme une crainte, comme si un concert était par définition destiné à un public de connaisseurs appartenant à une certaine élite. C’est strictement faux ! Il n’y a rien de plus naturel que de ressentir la pure émotion que procure l’écoute d’une symphonie ou d’un concerto. La seconde partie de notre partenariat, et celle qui me tient tout particulièrement à cœur, vise à rendre encore plus accessible l’opéra en proposant des représentations auprès des jeunes en milieu rural.

Quelles sont les actions importantes que vous avez menées ou que vous allez soutenir avec Aïda ?

Soucieux de mes attentes, Vincent Lauga m’a proposé d’être partenaire du Bus Papageno. C’est une action qui permet d’amener l’opéra au plus près des territoires. En fait c’est un condensé de La Flûte enchantée de Mozart qui a été retravaillé en version française afin de le rendre plus accessible. C’est un spectacle itinérant d’une heure, avec décors et costumes, accompagné à l’accordéon et avec des interprètes remarquables des quatre rôles principaux de l’ouvrage : La Reine de la nuit, Pamina, Tamino et Papageno. Je suis allé assister à une des représentations à Lacapelle Marival dans le Lot. Il fallait voir l’émerveillement de ces 150 enfants, captivés, émus, souriants, surpris non seulement par ce qu’ils voyaient mais aussi par ce qu’ils entendaient. Pour beaucoup, c’était une première rencontre avec l’opéra. Je suis convaincu que nous semons ainsi quelques belles graines de Culture en proposant un spectacle vivant qui reste irremplaçable. Avec la tournée du Bus Papageno, nous sommes complètement dans l’ADN de notre Fondation. C’est une très belle démarche que j’espère accompagner le plus loin possible.

Bus Papageno © Mirco Magliocca
Bus Papageno © Mirco Magliocca

En fléchant le Bus Papageno, vous adressez votre action vers l’opéra.  Que nous raconte l’art lyrique aujourd’hui ? Est-ce toujours une forme artistique d’actualité ?

Oui, plus que jamais ! Grâce toujours à Vincent Lauga, que je ne remercierais jamais assez, j’ai découvert l’opéra avec La traviata en avril 2023. A suivi la production de Boris Godounov du Capitole donnée au Théâtre des Champs Elysées. J’ai bien compris que l’opéra est un art qui doit se vivre, en direct, sans commune mesure avec un disque ou la radio. Encore une fois, je ne suis pas un « sachant » mais cela je l’ai bien saisi. L’opéra interpelle, génère une vibration, je crois que personne ne peut être humainement insensible à un tel pouvoir émotionnel.

Quelle est votre ambition majeure dans le cadre de ce partenariat ?

Désolé mais je vais me répéter afin de bien souligner l’ambition de TotalEnergies, et la mienne de ce fait : porter la Culture au cœur même des territoires et plus particulièrement auprès des jeunes car je suis persuadé que la Culture peut rendre l’Homme meilleur.

Quelle est pour vous la place de la Culture dans notre société ?

A l’heure du tout numérique et du chacun pour soi, la Culture apporte une ouverture au monde incomparable, elle est une clé de partage et sans doute aussi de compréhension, elle fédère, elle réunit … et nous en avons bien besoin. Et la Culture, ne l’oublions pas, est le ciment des sociétés depuis que le monde existe.

Robert Pénavayre


Bannière Mécénat 1

Sylvain Panas, vous êtes le Directeur régional Occitanie de TotalEnergies. Quelle est votre activité ?

Les directions TotalEnergies France et Occitanie viennent d’être créées il y a juste deux ans pour répondre à un besoin de transformation de cette Compagnie dans l’hexagone. TotalEnergies est une société française présente dans plus de 120 pays. Son changement de nom il y a quelques années, de Total en TotalEnergies ne vous a pas échappé, ciblant de facto notre activité sur différentes énergies. Il y a encore peu de temps, la France ne représentait qu’une faible part d’activité dans notre modèle économique. Cette situation est en train d’évoluer. Le monde s’électrifie, TotalEnergies entend devenir un acteur majeur dans ce domaine, celui du mix-électrique et de sa décarbonation. Notre ambition est donc de produire de l’énergie renouvelable sur le territoire français. De nos jours, il faut savoir que l’énergie consommée en France c’est 25% de gaz, 25% d’électricité et 50% de pétrole. L’objectif est d’inverser ces rapports et de passer à 50% d’électricité. Or l’électricité est une énergie qui voyage très mal, contrairement au pétrole. Donc nous sommes dans l’obligation de la produire sur notre territoire grâce au levier que représentent les énergies renouvelables. Mon premier rôle est donc d’expliquer à toutes les acteurs de l’Occitanie notre transformation, nos orientations et nos projets. Je suis pour ma part basé à Toulouse mais je rayonne sur tout le territoire occitan, d’autant que nos activités rassemblent ici près d’un millier de collaborateurs. L’Occitanie est la région par excellence des énergies renouvelables en France et le tiers de mes équipes travaille sur cette transition au travers du photovoltaïque, de l’éolien, de l’offshore, etc.

TotalEnergies

Le plus grand hub d’Occitanie de recharge pour véhicules électriques a été inauguré en 2024 par TotalEnergies dans sa station Rocade Purpan.

Quel est votre rapport personnel à la Culture ?

Il est récent finalement. J’ai grandi à la campagne loin du spectacle vivant et des expositions mais, heureusement, j’ai eu accès très tôt à des livres. Mes études scientifiques m’ont permis de fréquenter des musées et le monde de l’art en général. C’est en arrivant à Toulouse, il y a deux ans, que j’ai réellement découvert la musique classique en assistant à un concert à la Halle aux Grains. Ce fut pour moi comme un Chemin de Damas, une véritable révélation. Je me souviens avoir été complètement submergé par l’émotion.

Le groupe auquel vous appartenez et que l’on ne présente plus, a une activité en termes de mécénat autant culturel, sportif, patrimonial, médical ou plus largement sociétal. Pouvez-vous rapidement nous en parler ?

Notre Fondation TotalEnergies a comme axe principal la jeunesse. Les mots de notre Président sont sur ce sujet sans ambigüités : pas un seul enfant ne doit rester sur le bord de la route. Nous sommes donc actifs auprès de différentes associations et fondations. Quelques exemples : la Fondation du patrimoine dont nous sommes le principal mécène pour accueillir des jeunes en chantiers d’insertion ; le mécénat conduit auprès des Ecoles de productions dans lesquelles nous accueillons des jeunes en mal de repères ; avec eux, nous reprenons tout à zéro et nous les amenons jusqu’à des études diplômantes qui aboutissent systématiquement à de l‘insertion dans le monde du travail. Nous sommes également mécènes de la Fondation Toulouse Cancer Santé. Nous finançons une chaire dédiée à la recherche sur le cancer du sein. Ces études débuteront en septembre 2024. Ce soutien représente un budget de 5 millions d’euros qui sera versé à la Fondation sur cinq ans.

Venons-en à Aïda. Depuis quand TotalEnergies est partenaire de cette association ?

Cela fait deux ans à présent. En fait, lorsque je me suis installé à Toulouse, j’ai été invité par l’Association Aïda pour profiter d’une représentation et, comme je le soulignai précédemment, j’ai vécu une soirée assez inoubliable et forte en émotions. J’ai donc souhaité à l’issue de cette première rencontre, mieux connaître Aïda et faire en sorte de l’accompagner.

Association Aïda
Orchestre national du Capitole de Toulouse – Tarmo Peltokoski

Puisque nous parlons ici spécifiquement de mécénat culturel, pourquoi le choix d’Aïda ?

Il y a clairement l’émotion musicale du concert, la qualité des artistes, la renommée de l’Orchestre national du Capitole, mais ce n’est pas tout. Il y a aussi et surtout l’humain. J’ai tout de suite compris que nous pourrions nous projeter en toute confiance. Mon contact avec Vincent Lauga (ndlr : Délégué général mécénat d’Aïda) a été déterminant grâce à son approche totalement ouverte. J’ai vite compris que nous allions pouvoir construire quelque chose ensemble dans la durée.

Sous quelle forme se traduit ce mécénat ?

Une première forme assez classique avec, en contrepartie de nos financements, des places pour les concerts privés de l’Association. Cela nous permet d’inviter des collaborateurs, des partenaires, des parties prenantes dans nos activités. C’est un point très fort car, si, à Toulouse, tout le monde se rend facilement à un match de rugby, assister à un concert classique à la Halle aux grains avec l’Orchestre national du Capitole, est une autre démarche. Certaines personnes semblent ressentir comme une crainte, comme si un concert était par définition destiné à un public de connaisseurs appartenant à une certaine élite. C’est strictement faux ! Il n’y a rien de plus naturel que de ressentir la pure émotion que procure l’écoute d’une symphonie ou d’un concerto. La seconde partie de notre partenariat, et celle qui me tient tout particulièrement à cœur, vise à rendre encore plus accessible l’opéra en proposant des représentations auprès des jeunes en milieu rural.

Quelles sont les actions importantes que vous avez menées ou que vous allez soutenir avec Aïda ?

Soucieux de mes attentes, Vincent Lauga m’a proposé d’être partenaire du Bus Papageno. C’est une action qui permet d’amener l’opéra au plus près des territoires. En fait c’est un condensé de La Flûte enchantée de Mozart qui a été retravaillé en version française afin de le rendre plus accessible. C’est un spectacle itinérant d’une heure, avec décors et costumes, accompagné à l’accordéon et avec des interprètes remarquables des quatre rôles principaux de l’ouvrage : La Reine de la nuit, Pamina, Tamino et Papageno. Je suis allé assister à une des représentations à Lacapelle Marival dans le Lot. Il fallait voir l’émerveillement de ces 150 enfants, captivés, émus, souriants, surpris non seulement par ce qu’ils voyaient mais aussi par ce qu’ils entendaient. Pour beaucoup, c’était une première rencontre avec l’opéra. Je suis convaincu que nous semons ainsi quelques belles graines de Culture en proposant un spectacle vivant qui reste irremplaçable. Avec la tournée du Bus Papageno, nous sommes complètement dans l’ADN de notre Fondation. C’est une très belle démarche que j’espère accompagner le plus loin possible.

Bus Papageno © Mirco Magliocca
Bus Papageno © Mirco Magliocca

En fléchant le Bus Papageno, vous adressez votre action vers l’opéra.  Que nous raconte l’art lyrique aujourd’hui ? Est-ce toujours une forme artistique d’actualité ?

Oui, plus que jamais ! Grâce toujours à Vincent Lauga, que je ne remercierais jamais assez, j’ai découvert l’opéra avec La traviata en avril 2023. A suivi la production de Boris Godounov du Capitole donnée au Théâtre des Champs Elysées. J’ai bien compris que l’opéra est un art qui doit se vivre, en direct, sans commune mesure avec un disque ou la radio. Encore une fois, je ne suis pas un « sachant » mais cela je l’ai bien saisi. L’opéra interpelle, génère une vibration, je crois que personne ne peut être humainement insensible à un tel pouvoir émotionnel.

Quelle est votre ambition majeure dans le cadre de ce partenariat ?

Désolé mais je vais me répéter afin de bien souligner l’ambition de TotalEnergies, et la mienne de ce fait : porter la Culture au cœur même des territoires et plus particulièrement auprès des jeunes car je suis persuadé que la Culture peut rendre l’Homme meilleur.

Quelle est pour vous la place de la Culture dans notre société ?

A l’heure du tout numérique et du chacun pour soi, la Culture apporte une ouverture au monde incomparable, elle est une clé de partage et sans doute aussi de compréhension, elle fédère, elle réunit … et nous en avons bien besoin. Et la Culture, ne l’oublions pas, est le ciment des sociétés depuis que le monde existe.

Robert Pénavayre


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