Rochebrune au cœur des Ardennes. Dans cette petite commune écrasée par un conflit social, le braquage d’un fourgon contenant six millions d’euros a fait un mort. Le braqueur, blessé mais en fuite, n’est autre que Johnny, un ouvrier militant contre les excès de pouvoir du patronat local.
Apprenant les faits, Paul, son frère en amitié, écrivain, se rend dans cette vallée déshéritée autant que déchirée. Il sait où le trouver et éventuellement le sauver. Mais pour cela il va devoir affronter un lourd secret.
Sur cette trame tout à la fois sociale, politique et terriblement humaine, Baptiste Debraux, natif de cette contrée en proie à la plus violente et désespérée des protestations, construit habilement sous forme de flashbacks entre les 18 ans de nos deux protagonistes et les quinze années qui les séparent des événements actuels, des portraits d’une foudroyante actualité.
Paul arrivera-t-il à devancer Anna (Léa Drucker, toujours aussi juste), l’enquêtrice en charge de ce crime ? Ou bien justement sera-t-il, à son encontre, la clé de sa résolution ?
Bien sûr, et comme souvent dans un premier long, le cinéaste brasse tellement d’idées, veut croiser un tel nombre de sujets, qu’il finit par perdre le public.
N’empêche, voici un polar mâtiné de drame social qui ouvre des champs du possible enthousiasmant pour ce nouveau réalisateur.
Sans oublier un casting mettant en lumière de jeunes talents français déjà aperçus et repérés. Il en est ainsi de Bastien Bouillon (Paul) et Pierre Lottin (Johnny). Quand donc une production de plus grande envergure donnera leur chance à ces deux comédiens dont le talent crève l’écran ? Et en parlant de talent, quel plaisir de retrouver Marion Barbeau, découverte dans le film de Cédric Klapisch, En Corps, ici dans un rôle beaucoup plus exposé qu’elle porte à merveille.
