En 2019, stupeur et tremblement agitent le monde feutré des palaces parisiens. Comment ? Les personnels d’entretien se mettent en grève ! Impensable. Et pourtant, ces femmes, qui se fondent entre les lambris dorés de ces hôtels de luxe, sont menacées d’externalisation.
Traduction : ce n’est plus l’hôtel qui les emploie mais un sous-traitant dont le seul but est de faire des économies. Sur ce thème éminemment brûlant et grave, celui de l’exploitation des personnes fragiles socialement pour le bien-être des plus riches, Nessim Chikhaoui trace le portrait d’une poignée d’entre elles se rebellant violemment contre cet état de fait.
Il s’attache surtout à deux d’entre elles.
Eva vient d’arriver, elle est jeune et innocente (Lucie Charles Alfred) et va se trouver en binôme avec une ancienne qui n’a pas froid aux yeux, Simone (une grande Corinne Masiero, bouleversante de justesse). On rit, on se scandalise, on est ému, on vit tout simplement un moment l’existence de ces femmes/esclaves vivant un véritable enfer dans des écrins somptueux.
Pas de fioritures cinématographiques ni scénaristiques dans ce film, mais juste une interrogation propre à vous interpeller la prochaine fois que vous irez payer 15 000 € pour une nuit dans un établissement 5 étoiles. Un film salutaire finalement !