Le dernier opus d’Ivan Calbérac appartient à cette catégorie de films que l’on peut, trop hâtivement, regarder de très haut, sous-estimer peut-être, tout en passant à côté d’une belle réflexion sur des thèmes fondamentaux qui nous construisent : l’enfance, l’amour, la famille, la passion, les blessures autant d’orgueil que du cœur. Ce serait vraiment dommage de faire l’impasse…
François Marsault est un général à la retraite. Septuagénaire, il vit une union parfaite avec sa femme Annie, entouré des enfants et petits–enfants. Justement, ces derniers devenant de plus en plus nombreux, il est temps de faire le ménage dans le grenier afin d’y installer un espace de jeu.
François se met à cette tâche laborieuse, un brin nostalgique, ravivant bons et mauvais souvenirs. Mais à force de trier dans le passé, on finit par découvrir des secrets enfouis sous la poussière de vieux cartons. Stupeur, François tombe sur un paquet de lettres envoyées 40 ans plus tôt par un certain Boris (Thierry Lhermitte), son meilleur ami, à sa femme.
Le contenu empêche toute confusion… Fou de rage, ce vieux militaire qui ne vit que dans l’honneur et la discipline de la Grande Muette, fait bien sûr une scène à sa femme et décide derechef d’aller casser la figure au dit Boris.
Ses contacts dans la Police lui permettent de retrouver la trace de l’antique amant.
Les portes claquent, les répliques vipérines fusent, les acteurs s’en donnent à cœur joie. Il faut dire qu’entre le militaire psychorigide d’André Dussollier et la fantasque Annie de Sabine Azéma, le réalisateur n’a pas choisi n’importe qui pour faite de ce vaudeville un véritable marivaudage qui, in fine, montre bien que l’on peut être amoureux à tous les âges de la vie. Le scénario, écrit par le réalisateur lui-même, ne se contente pas de mette sous les sunlights ce couple mythique, il l’entoure de très justes portraits, ceux de leurs enfants.
Il en est ainsi du fils aîné, Amaury (Gaël Giraudeau), lui qui a embrassé la carrière paternelle mais qui en est à sa cinquième … fille, Adrien (Sébastien Chassagne), marionnettiste de son état, le petit canard noir de la famille, et de Capucine (Joséphine de Meaux) qui va réserver une sacrée surprise à sa famille.
Tout est juste dans ce film, un peu théâtral certes dans la forme mais qui, par la grâce de comédiens lumineux et de dialogues savoureux et piquants, sait trouver les subtils chemins de traverse qui nous font croiser l’émotion et le rire.