Savoureusement amoral
Avec le premier long d’Emilie Noblet, nous voilà parti pour 86’ hilarantes mettant en scène enseignants et élèves en une sorte de comédie aussi décapante que… romantique, dont une grande partie a été tournée dans les ruines de Pompéi. Excusez du peu !
Delphine, prof de lettres, gère comme elle peut une poignée d’élèves en option latin. Dire que ces derniers ne sont pas concernés par le sujet tient de l’euphémisme. Aussi, pour avoir la paix, Delphine leur attribue des résultats vertigineux, genre 19/20.
Problème, ces résultats remontent au niveau national et sa classe se trouve désignée pour défendre les couleurs de la France dans un concours international de latin à Naples. Tous frais payés et, en plus, avec pour accompagnateur un certain Rodolphe, une « tête d’œuf » qui vient de produire une thèse révolutionnaire de 800 pages sur l’enseignement du latin. Impossible de le refuser, c’est le neveu de la Proviseure. Et voilà la fine équipe en minibus pour l’Italie.
Vous l’avez bien compris, Rodolphe ignore tout du niveau catastrophique en latin de la poignée d’ados qui l’entoure…
Ce qu’il ignore également c’est que, tout en pelant et mangeant une pomme, la Proviseure (irrésistible Noémie Lvovsky) a signifié à Delphine qu’en cas d’échec, l’option latin serait supprimée dans le lycée. Ce qu’il sait encore moins, c’est que Delphine est prête à tout, mais vraiment à tout, pour que le couperet ne tombe pas. Âmes sensibles de l’Education nationale s’abstenir !
Quant au spectateur, qu’il s’apprête à passer un moment de cinéma d’une fraicheur extraordinaire. Bien sûr, nul ne doute du résultat, ce qui n’est pas l’essentiel en fait. Le film est porté par un quintette de jeunes comédiens irrésistibles, dont notamment Elias Donada, grand échalas amoureux transi de sa prof (certainement un nom à retenir).
Le duo Louise Bourgoin (Delphine) et Xavier Lacaille (Rodolphe épatant, d’une générosité de ton éblouissante) fonctionne à merveille.
A voir sans hésiter pour retrouver un brin de sourire…