Mick Hardin, ancien soldat reconverti au sein de la division d’investigation criminelle de l’armée américaine, se remet d’une blessure par balle chez sa sœur dans leur village natal du Kentucky.
L’occasion aussi pour lui de solder un divorce dont il faut signer les derniers papiers. La sœur de Mick, Linda, shérif du comté de Rocksalt en campagne pour sa réélection, supporte mal l’indolence de ce frère shooté aux antidouleurs.
Paradoxalement, c’est le meurtre d’un petit dealer local, « Fuckin’Barney », qui va le sortir de sa léthargie. La mère de la victime, Shifty Kissick, une vieille connaissance, lui demande d’enquêter sur l’assassinat.
Quand un deuxième fils de Shifty est tué à son tour, Linda embauche temporairement Mick comme shérif-adjoint. Derrière ce qui semble un banal trafic de drogue apparaît rapidement une affaire plus complexe autour d’exploitation de mines sur fond de fracturation hydraulique de schiste…
Code des collines
Deuxième volet d’une trilogie mettant en scène Mick Hardin, Les Fils de Shifty – qui vient de sortir en ce début d’année – illustre parfaitement l’art et la manière de Chris Offutt qui a fait du Kentucky où il est né plus qu’un simple décor romanesque. Né en 1958, l’auteur du remarqué Nuits Appalaches, également scénariste pour des séries télévisées (Weeds, True Blood, Treme), excelle dans le polar rural où la beauté de la nature se marie à sa « brutalité inhérente ».
Loin de ses missions en terres étrangères, Mick Hardin n’en renoue pas moins avec la violence qui est devenue son métier. Ici, il retrouve « le code des collines », ce rituel de vengeance pouvant entraîner « un bain de sang sur plusieurs générations ». Remarquablement construit, alternant moments de latence et scènes d’action pure, le roman distille sa force tranquille. Comme un alcool fort.
Les Fils de Shifty – Gallmeister